Les cours de l'or et de l'argent ont connu une semaine en dents de scie, tributaires de l'intérêt fluctuant des investisseurs spéculatifs, dans un marché sous pression alors que le regain d'optimisme sur l'économie américaine pourrait amener la Fed à réduire son soutien. Or L'once d'or est tombée lundi à 1 338,85 dollars, son niveau le plus faible en un mois, les investisseurs spéculatifs continuant de se défaire de leur or du fait d'une diminution des craintes inflationnistes de par le monde, avant de rebondir mercredi à 1 414,75 dollars, un niveau plus vu depuis une semaine. L'or est habituellement considéré comme un actif-refuge contre l'inflation. Mais c'est surtout l'audition mercredi devant la Commission économique du Congrès du président de la Réserve fédérale américaine (Fed) Ben Bernanke qui a fortement fait fluctuer les cours cette semaine. Le prix de l'once d'or est ainsi monté à son niveau le plus élevé depuis une semaine "quand M. Bernanke a expliqué que tout resserrement prématuré de la politique monétaire américaine mettrait en danger la reprise économique et que la politique monétaire resterait ainsi accommodante aussi longtemps que nécessaire", poussant les investisseurs à chercher refuge auprès d'actifs sûrs comme le métal jaune, ont relevé les analystes de Commerzbank. Mais l'or a rapidement effacé ses gains lorsque M. Bernanke a indiqué que la Fed pourrait ralentir le rythme de ses rachats d'actifs si la reprise économique et du marché du travail se poursuivait, provoquant chez les investisseurs un regain d'optimisme sur la reprise mondiale et d'appétit pour les actifs à risque. Dans ce contexte de tensions inflationnistes apaisées et d'indicateurs macroéconomiques encourageants aux Etats-Unis, "la probabilité d'une faiblesse plus marquée (des cours de l'or) est très élevée", d'autant plus que l'offre d'or reste relativement élevée, a prévenu Michael Hewson, analyste chez CMC Markets. Sur le London Bullion Market, l'once d'or a terminé la semaine à 1 390,25 dollars au fixing du soir contre 1 368,75 dollars la semaine précédente. Argent L'once de métal gris a ouvert la semaine sur une dégringolade spectaculaire, tombant lundi à 20,69 dollars, son niveau le plus faible depuis septembre 2010. Les investisseurs se détournent de la sécurité que l'argent représente à leurs yeux pour acheter des actifs plus risqués du fait d'un léger regain d'optimisme sur la vigueur de la reprise économique mondiale alimentée par des indicateurs encourageants publiés principalement aux Etats-Unis. Le métal gris subit depuis mi-mai la forte baisse de l'intérêt des investisseurs spéculatifs, qui voient traditionnellement l'argent comme une alternative moins onéreuse au métal jaune, ont observé les analystes de Commerzbank. Le repli des cours a de plus été renforcé par des inquiétudes sur la demande chinoise. En effet, les douanes chinoises ont révélé cette semaine que le pays "n'a importé que 712 tonnes d'argent en avril, le total mensuel le plus faible depuis le début de la publication de ces données début 2009", ont relevé les analystes de Commerzbank. L'argent a ensuite tenté de se reprendre dans le sillage de l'or, grimpant mercredi à 23,34 dollars l'once (au plus haut depuis le mercredi précédent) pour finalement finir la semaine proche de l'équilibre. L'once d'argent a terminé la semaine à 22,38 dollars contre 22,52 dollars sept jours auparavant. Platine/Palladium Les métaux platinoïdes, dont le principal débouché est l'industrie automobile, ont subi quelques prises de bénéfices cette semaine, après avoir nettement rebondi depuis mi-avril grâce à un regain d'appétit des investisseurs spéculatifs pour les ETF, fonds adossés à des réserves physiques de métaux. L'once de platine est tombée à 1.430,75 dollars lundi, son niveau le plus faible en près d'un mois, mais loin du plus bas depuis décembre 2011 atteint le 16 avril (1 375,50 dollars). Le cours de l'once de palladium avait commencé la semaine en nette hausse, pour atteindre mercredi 754,95 dollars, son niveau le plus élevé depuis sept semaines, avant de se replier légèrement, victime de prises de bénéfices, tout en restant à distance d'un plus bas depuis novembre 2012 atteint mi-avril (647,25 dollars). Sur le London Platinum and Palladium Market, l'once de platine a terminé la semaine à 1 455 dollars contre 1 470 dollars une semaine auparavant. L'once de palladium a fini quant à lui à 729 dollars contre 736 dollars la semaine précédente.
Prix tiraillés pour les métaux de base Les prix des métaux industriels échangés sur le London Metal Exchange (LME) ont tenté de rebondir cette semaine, dans un marché ballotté au gré des fluctuations du dollar sous l'effet des messages contrastés de la Fed et des craintes sur la reprise chinoise. Les cours des métaux de base ont suivi un parcours en "montagnes russes" cette semaine, ont observé les analystes de Commerzbank. En effet, les prix ont grimpé de concert mercredi avant de perdre tout ou partie de leurs gains en fin de semaine. "Les métaux sont montés (mercredi) portés par les remarques initiales" du président de la Réserve fédérale américaine (Fed) Ben Bernanke lors d'une audition devant la Commission économique du Congrès américain, a relevé Edward Meir, analyste chez INTL FCStone. En effet, M. Bernanke a, au début de son intervention, semblé écarter le risque d'une réduction ou d'un arrêt imminent de la politique ultra-accommodante menée actuellement par l'institution. Ce qui a pesé sur le dollar car les mesures de la Fed se traduisent habituellement par l'injection de liquidités dans le système financier ayant pour effet de diluer la valeur du billet vert. Or, l'affaiblissement du billet vert rend plus attractifs les achats de matières premières libellées en dollar pour les investisseurs munis d'autres devises. Mais les prix ont commencé dès mercredi à effacer leurs gains, M. Bernanke ayant ensuite déclaré que le rythme des injections massives de liquidités par la Fed pourrait être ralenti au cours des prochains mois. Le repli des cours s'est ensuite accéléré jeudi après l'annonce de chiffres "plus faibles que prévu de l'activité manufacturière en Chine (en mai) selon indice PMI publié par (la banque) HSBC, qui ont ravivé les inquiétudes sur le rebond de l'économie chinoise", de loin le premier consommateur de métaux dans le monde, a observé Michael Hewson, analyste chez CMC Markets. Le CUIVRE, considéré comme le baromètre du marché, est ainsi monté à son niveau le plus élevé en près de six semaines mercredi (7 533,75 dollars la tonne), avant d'effacer ses gains, et ce malgré des craintes sur l'offre du fait de la possible fermeture prolongée de la mine de Grasberg en Indonésie, la deuxième plus grosse mine de cuivre au monde, suite à l'effondrement d'un tunnel, a-t-on relevé chez Commerzbank. Mais à défaut d'être suffisamment marquée pour soutenir les prix, "l'offre actuellement réduite pourrait tout de même permettre de freiner la hausse du surplus sur le marché mondial du cuivre", ont expliqué les analystes. L'ETAIN est monté mercredi à 21 545 dollars la tonne, son niveau le plus élevé depuis mi-avril. Le même jour, l'ALUMINIUM et le ZINC sont montés à respectivement 1 884,50 dollars la tonne et 1 883,50 dollars la tonne, au plus haut depuis deux semaines. La tonne de PLOMB a atteint mercredi 2 070 dollars, son plus haut niveau depuis le 8 avril. Sur le LME, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s'échangeait à 7 315,75 dollars cette semaine, contre 7 330 dollars la semaine précédente. L'aluminium valait 1 854,50 dollars la tonne, contre 1 857 dollars. Le plomb valait 2 055,75 dollars la tonne, contre 2 008 dollars. L'étain valait 21 200 dollars la tonne, contre 20 940 dollars. Le nickel valait 14 910 dollars la tonne, contre 14 830 dollars. Le zinc valait 1 861,75 dollars la tonne, contre 1 841 dollars.