Les métaux précieux ont terminé la semaine en légère progression, à la faveur d'un accès de faiblesse du dollar, le platine retrouvant le chemin de la hausse porté par des signes encourageants sur le marché automobile. Après un début de semaine fébrile, l'or s'est ensuite légèrement renforcé, alimenté par un accès de faiblesse du billet vert, avant de finir presque à l'équilibre. Le dollar est tombé mardi jusqu'à 1,3029 dollar pour un euro, son niveau le plus bas depuis le 10 mai, entraînant un rebond du métal jaune. L'affaiblissement du billet vert rend plus attractifs les achats de matières premières libellées en dollars pour les investisseurs munis d'autres devises. Cependant, "malgré quelques tentatives (cette semaine), l'or a échoué à se réinstaller au-dessus de seuil psychologique de 1200 dollars l'once (cette semaine)", notaient les analystes de Commerzbank. En effet, la publication cette semaine d'une série de bons résultats trimestriels d'entreprise aux Etats-Unis a encouragé un retour de l'appétit pour les investissements jugés plus risqués, comme les marchés d'actions, au détriment de valeurs refuges comme le métal jaune, expliquait Commerzbank. Preuve d'une baisse de l'intérêt des investisseurs spéculatifs, les participations détenues par le premier fonds coté au monde, SPDR Gold Trust, ont légèrement diminué cette semaine, à 1302 tonnes. Ces participations avaient atteint le 29 juin un niveau record à 1320 tonnes. Sur le London Bullion Market, l'once d'or a fini à 1190,50 dollars vendredi au fixing du soir, contre 1189,25 dollars le vendredi précédent. Les cours de l'argent ont comme à l'accoutumée calqué leurs mouvements sur ceux de l'or. Les métaux du groupe platine ont fini la semaine dans le vert, le platine porté par des signes rassurants sur le secteur automobile mondial, alors que le palladium poursuivait sa progression toujours soutenu par l'intérêt des investisseurs. Les cours du platine ont grimpé vendredi jusqu'à 1.548,75 dollars l'once, un plus haut depuis fin juin, retrouvant les faveurs des investisseurs spéculatifs, et grâce à des tensions sur l'équilibre de l'offre et de la demande, notaient des analystes. Sur le plan de la production, des tensions en Afrique du Sud, notamment sur les conditions de travail dans les mines, "rendent difficile toute tentative d'augmentation de la production", expliquait Dan Smith, analyste chez Standard Chartered. Et sans augmentation de production du principal producteur mondial, "l'offre de platine devrait peiner à suivre la demande dans les années à venir", expliquait M. Smith. Le platine bénéficiait par ailleurs de nouvelles rassurantes sur l'état du secteur automobile. Le constructeur automobile haut de gamme allemand Audi a indiqué avoir, comme ses concurrents, du mal à répondre à la demande en provenance de Chine, un pays qui pourrait devenir cette année son premier marché devant l'Allemagne. Dans les cinq prochaines années, Audi va devoir augmenter sa capacité de production en Chine à 300.000 véhicules, a déclaré le patron d'Audi, Rudolf Stadler, au quotidien allemand Börzenzeitung. Sur le London Platinium and Palladium Market, l'once de platine a fini à 1541 dollars vendredi contre 1505 dollars l'once vendredi dernier. De leur côté, les prix des métaux de base échangés au London Metal Exchange se sont nettement ressaisis cette semaine, tirés par le cuivre, qui a atteint son plus haut niveau depuis mi-mai grâce à un regain de confiance des investisseurs sur la reprise de la demande mondiale. Alors que les cours des métaux de base s'affichaient en repli prudent la semaine précédente, ils se sont trouvés confortés par un relatif rebond des marchés boursiers, de bons résultats d'entreprises aux Etats-Unis et des chiffres encourageants sur la demande mondiale de cuivre. Autre signe encourageant pour le marché, l'indice composite Baltic Dry Index, moyenne des prix du fret maritime sur 24 routes mondiales de transport de matières sèches dont les métaux, a progressé tout au long de la semaine après huit semaines de repli consécutives. Baromètre du marché, les prix du CUIVRE ont enregistré jeudi leur plus haut niveau depuis plus de deux mois, à 7050 dollars la tonne. "Deux facteurs sont en grande partie responsables de cette hausse: les réserves du London Metal Exchange (principal marché dans le monde) continuent de chuter (...), et l'on reçoit des nouvelles positives sur le front des entreprises du secteur", résument les analystes de Commerzbank. L'américain Freeport McMoRan, second producteur de cuivre dans le monde, a ainsi fait état de son "optimisme" sur les perspectives de la demande et a assuré que "ses carnets de commandes étaient plus solidement remplis qu'il y a quelques temps".