Près de 85% de la population algérienne sont entassés sur 4% de la bande côtière. Un exutoire de trop- plein démographique que la réorientation des instruments d'aménagement vise à décongestionner. C'est dans cette optique stratégique qui consiste en la réalisation d'un réseau de villes nouvelles, que s'inscrit le projet de Boughzoul retenu, il y a un peu plus de vingt ans, dans le schéma d'aménagement du territoire nord-centre avec Mahelma, Bouinan, El Affroun comme sites de première génération. Une enveloppe financière de 2900 milliards de centimes a été prévue pour l'aménagement du site et l'équipement de base apprend-on de source officielle. De par sa proximité de la capitale (170 km) et à l'intersection de deux grandes voies de communication : l'axe nord-sud avec la RN I (Alger-Laghouat) et l'axe est-ouest avec la RN40 (M'sila - Tiaret), Boughzoul est présentée comme futur pôle de compétitivité basé sur le savoir et non sur les ressources naturelles. Un gage pour l'économie post-industrielle dont les matières premières sont l'éducation, l'information, le savoir et la créativité. D'une superficie totale de 13-724 hectares, la ville nouvelle est appelée à accueillir 100 000 habitants à l'horizon 2020, avec création de 27.500 emplois à terme. Outre le rééquilibrage des effets attractifs du ruban périphérique de la capitale, ce pôle abritera des fonctions de niveau supérieur (recherche scientifique, enseignement supérieur, les petites et moyennes industries liées à la technologie de pointe, des zones d'activité (589 ha), aéroportuaire (500 ha), d'exploitation agricole (1.839 ha) et de protection de la ville (2.578 ha), des équipements collectifs (533 ha), un ensemble commercial (116 ha), une base logistique (335 ha), une plate-forme de marchandises (305 ha), une zone d'extension (1.301 ha), une coulée verte - espaces de jeux, sports, loisirs de 15 km- et un lac (1.886 ha). Si l'alimentation en gaz naturel a été réalisée à partir du gazoduc Hassi R'mel - Alger, l'électricité passera d'abord par Aïn Oussera et Ksar el Boukhari avant le raccordement définitif à la centrale électrique de Berrouaghia (489 MW). Pour l'eau potable, elle sera assurée grâce aux nappes phréatiques de Aïn-Oussera et du barrage de Koudiat Acerdoun. L'option " villes nouvelles " telle qu'elle a été menée par la Grande-Bretagne, la Scandinavie ou encore l'Egypte a désengorgé leurs grandes villes. Il y avait là une pierre d'attente pour le rééquilibrage urbain du territoire national.