Le gouvernement turc a exclu la possibilité d'organiser des élections législatives anticipées. Pendant ce temps, le mouvement de contestation continue: des milliers de Turcs se sont à nouveau mobilisés, avant-hier, notamment à Istanbul et Ankara. "Les élections municipales auront lieu en mars 2014, la présidentielle en août 2014 et les prochaines élections législatives en juin 2015, il est hors de question de modifier le calendrier électoral", a déclaré le vice-Premier ministre turc Huseyin Celik. Ce dernier s'est exprimé à la presse à l'issue d'une réunion du comité exécutif du parti de la Justice et du Développement (AKP) à Istanbul. Ce parti est celui du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan. A quelques kilomètres de là, des milliers de Turcs se sont de nouveau rassemblés sur la place Taksim, où plusieurs milliers de contestataires avaient de nouveau passé la nuit. A Ankara, la capitale, des centaines de manifestants se sont rassemblés dans le centre durant la journée. En début de soirée, la police a tiré des gaz lacrymogènes et fait usage de canons à eau pour disperser les protestataires. La brutalité de la répression policière le 31 mai contre les opposants a accentué la mobilisation. Les affrontements entre policiers et manifestants survenus dans les premiers jours ont fait trois morts et près de 5 000 blessés à Istanbul, Ankara et une dizaine de grandes villes. Erdogan inflexible S'estimant légitimé par les urnes et les trois victoires remportées par l'AKP aux législatives de 2002, de 2007 et 2011, Recep Tayyip Erdogan s'est montré inflexible. Vendredi, il a affirmé que le mouvement de colère contre le projet de réaménagement du secteur de la place Taksim, qui a tout déclenché, était le fruit d'une "terrible désinformation" et d'une "campagne de mensonges". Manifestations à Strasbourg et Genève En Europe, entre 600 et 700 personnes se sont rassemblées samedi à Strasbourg en France, pour apporter leur soutien aux manifestations. De même en Suisse où une centaine de personnes se sont réunies à Genève pour soutenir le mouvement populaire et la grève générale en Turquie. Plusieurs centaines de personnes ont aussi manifesté samedi à New York, en signe de soutien aux protestataires. La police disperse violemment une manifestation à Ankara La police turque a tiré des gaz lacrymogènes et fait usage de canons à eau, avant-hier soir, pour disperser 5 000 manifestants dans le centre d'Ankara, au neuvième jour d'un mouvement de contestation visant le régime islamo-conservateur. Des centaines de policiers anti-émeute ont abondamment utilisé le gaz pour déloger les protestataires, qui ont interrompu le trafic routier et refusé de se disperser en dépit des injonctions des autorités sur la place centrale de Kizilay, théâtre de manifestations anti-gouvernementales depuis plus d'une semaine. Les forces de l'ordre ont poursuivi des protestataires qui se sont enfuis dans les ruelles voisines de cette place, centre névralgique de la capitale turque. Plusieurs personnes ont été blessées, selon les chaînes de télévision.