La Norvège a attribué 24 licences d'exploration pétrolière dans ses eaux, la quasi-totalité situées dans la région arctique, à 29 groupes nationaux et internationaux, y compris deux nouveaux arrivants, les géants russes Rosneft et Loukoïl. Au total, 36 compagnies avaient déposé des dossiers de candidature sur 86 blocs, une licence couvrant généralement plusieurs blocs. Le ministère du Pétrole et de l'Energie a décidé d'attribuer 24 licences (20 en mer de Barents et 4 en mer de Norvège) à 29 groupes, dont le champion national Statoil, le mieux servi avec des parts dans sept licences, dont trois avec le rôle d'opérateur. Déjà actifs en mer de Barents via leurs parts dans le champ pétrolier Goliat pour le premier et dans le gisement gazier Snoehvit pour les deux autres, l'italien ENI et les français Total et GDF Suez ont décroché respectivement quatre, deux et cinq parts, parfois également avec le rôle d'opérateur. Ce cycle de concessions marque aussi l'arrivée sur le plateau continental norvégien de deux gros groupes pétroliers russe, Rosneft et Loukoïl, qui se voient respectivement offrir une et deux parts dans des licences. Parmi les autres bénéficiaires, on retrouve notamment l'anglo-néerlandais Shell, les allemands EON, RWE Dea, Wintershall et Bayerngas, les britanniques BP et Centrica, l'américain ConocoPhillips, le japonais Idemitsu, l'autrichien OMV et le suédois Lundin. L'intérêt des compagnies pétrolières pour les eaux arctiques de la Norvège a été accru par la découverte récente par Statoil d'un important gisement baptisé Johan Castberg (ex-Skrugard/Havis) et présumé contenir entre 400 et 600 millions de barils de pétrole. Statoil a annoncé la semaine dernière le report de sa décision d'investissement sur ce gisement pour mieux en évaluer la rentabilité après une proposition du gouvernement visant à accroître la fiscalité sur les groupes pétroliers. Cette taxation risque de s'ajouter à l'envolée des coûts déjà observée dans le secteur. L'annonce de Statoil a toutefois été généralement perçue comme une tentative visant à inciter le gouvernement, son actionnaire à 67%, à revenir sur sa proposition fiscale à quelques mois de législatives, en septembre, qui s'annoncent délicates pour l'actuelle coalition de centre-gauche. Dans un rapport également publié mercredi, la Direction norvégienne du pétrole a par ailleurs relevé ses estimations de réserves d'hydrocarbures restant à découvrir au large de la Norvège. Celles-ci sont désormais chiffrées à 18,744 milliards de barils équivalent pétrole, dont plus de 7,9 milliards en mer de Barents, contre 16.165 milliards dans ses estimations précédentes remontant à 2011. Elles tiennent compte de la découverte du gisement géant Johan Sverdrup en mer du Nord. Ces chiffres incluent des eaux autrefois contestées entre la Norvège et la Russie mais ayant récemment fait l'objet d'un accord de partage entre les deux pays, ainsi que les eaux entourant l'île Jan Mayen. Après avoir atteint un pic entre 2000 et 2001, la production pétrolière du pays n'a cessé de reculer pour tomber à 1,47 million de barils en 2012.