La troisième édition du marché des cultivatrices d'Ath Ouabane, un village de la commune d'Akbile (60 km à l'extrême sud-est de Tizi-Ouzou), organisée, vendredi, a été marquée par une forte affluence des visiteurs venus des villages voisins et de la ville de Tizi-Ouzou, pour s'approvisionner en fruits et légumes. Les produits exposés par les femmes du village ont attiré la curiosité des visiteurs qui ne se sont pas contentés d'admirer les produits exposés, mais ont mis la main à la poche pour en acheter. Les produits exposés lors de cette édition du printemps sont très variés avec une dominance des plantes aromatiques et médicinales telles que "Qlilou" ou "Timerzouga", de petites fleurs blanches et roses, serrées en bouquets épais, utilisées pour les maux d'estomac, l'origan, le pouliot et le thym sauvage. D'autre produits maraîchers, cultivés sans aucun produit chimique, affirment les cultivatrices, tels que l'ail, l'oignon, la laitue, des fèves fraîches, des petits pois spécifiques à la région, appelés "Tajilbant n'Iguer" reconnaissables par leurs graines d'une taille plus petite que celle qu'on trouve habituellement sur le marchés, sont également proposés à la vente. Le fameux piment d'Ath Ouabane, appelé localement "Qlilouche" était le grand absent sur les étals du marché des femmes. Cette absence, explique Malika, une femme âgée d'une soixantaine d'années, est due simplement au fait que ce légume, très prisé dans la région, est cueilli à partir de la fin juin jusqu'à novembre, informe-t-on."Les femmes d'Ath Ouabane continuent à travailler leurs potagers de manière traditionnelle, en respectant le cycle des saisons, et ce n'est pas encore la saison du piment", expliquent, à ce propos, les organisateurs. Quelques pots de piments en conserve "faits maison", en faisant mariner le légume dans un mélange de vinaigre et d'eau, ont été exposés, mais ont eu moins de succès que le piment frais ou séché, a-t-on constaté. Un peu déçus, des visiteurs venus spécialement pour s'approvisionner en "Qlilouche", ont promis de revenir lors de la prochaine édition. La cerise de la région, proposée à la vente pour le prix raisonnable de 500 DA le kilo, a attiré les acheteurs, ce fruit rouge a été totalement vendu dans la matinée. Les organisateurs de cette manifestation agricole, dont l'objectif premier est commercial, sont "satisfaits" de l'affluence et espèrent un nombre croissant de visiteurs locaux et en provenance des autres wilayas. A cet effet, un sondage a été fait sur place pour connaître d'où viennent les visiteurs, le moyen de transport (commun ou particulier), comment ils ont été informés (par invitation, voie de presse…) et s'ils venaient pour la première fois ou ont déjà visité les deux précédentes éditions. "Ces informations nous serviront à améliorer le volet communication, afin d'assurer une meilleure vulgarisation du marché", ont expliqué les jeunes chargés de ce sondage. Une dégustation de plats traditionnels et un atelier de jeux pour enfants, organisés parallèlement au marché, ont apporté une ambiance festive à cette manifestation. .