L'émir du Qatar, ccheikh Hamad ben Khalifa Al Thani, a informé la famille régnante de sa décision de remettre le pouvoir à son fils, a annoncé, hier, la chaîne Al-Jazeera. Cheikh Hamad ben Khalifa Al-Thani s'est réuni avec la famille régnante et les notables et les a informés de sa décision de remettre le pouvoir au prince héritier, cheikh Tamim ben Hamad Al Khalifa, a précisé la chaîne. Le souverain de ce petit Etat du Golfe, qui joue depuis des années un rôle prépondérant sur la scène diplomatique arabe et internationale, doit soit abdiquer en faveur de son fils, soit le nommer Premier ministre, selon des sources concordantes. Si l'émir annonce son abdication, il s'agira d'une première dans ce pays et dans l'histoire récente du monde arabe, où aucun souverain n'a jamais renoncé au pouvoir de son plein gré. Mais il pourrait également décider de transférer le pouvoir graduellement à son fils, en le nommant Premier ministre à la place du puissant cheikh Hamad ben Jassem ben Jabr Al Thani, qui occupe ce poste depuis 2007. L'émir, né en 1952, arrivé au pouvoir en 1995 par une révolution de palais, est l'artisan du Qatar moderne et a fait de cet Etat un acteur incontournable sur la scène internationale. Né en 1980, cheikh Tamim, deuxième fils de l'émir et de cheikha Moza, sa deuxième épouse, est le commandant en chef adjoint des forces armées. Un remaniement ministériel important est également attendu au Qatar, dans le cadre duquel le puissant Premier ministre, cheikh Hamad ben Jassem ben Jabr Al-Thani, pourrait perdre son poste ou du moins le portefeuille des Affaires étrangères, selon des sources concordantes. Ces informations interviennent alors que le richissime Etat gazier du Golfe a pris depuis les soulèvements arabes qu'il a encouragés une importance primordiale sur la scène politique arabe. Le Premier ministre a joué un rôle important dans la politique étrangère volontariste du Qatar, qui a participé à l'intervention armée en Libye, et soutient activement les rebelles contre le régime du président syrien Bachar Al Assad.