Puisqu'on ne rate jamais l'occasion de nous comparer au monde occidental, aussi bien en politique qu'en économie, posons-nous alors la question de savoir si nous disposons d'une droite et d'une gauche dans notre champ politico- économique ? On n'en parle ainsi en ces termes ni dans le champ politique, ni dans le champ économique. On ne sait pas du tout ce que c'est, d'autant qu'on ne parle plus de promouvoir le socialisme ni de rejeter le capitalisme. On parle bien de la mondialisation, à part que celle-là nous a été imposée, comme le faisait valoir le président, on répète quand même souvent que notre économie doit se mettre à niveau pour s'intégrer avec profit dans la mondialisation. On dit que le libéralisme économique libère l'individu et fait l'apologie de l'initiative privée et individuelle, et cela est aussi valable pour ce qui concerne le champ politique. C'est la confusion qui en résulte pour les pays arabes, qui acceptent de s'engager sur la voie du libéralisme économique sans en faire de même par l'emprunt de la voie de la concurrence politique. Devons-nous adopter les concepts occidentaux tout en rejetant les significations et surtout leurs modes d'emploi ? La démocratie, par exemple, l'Etat de droit, la sédimentation du paysage politique, le libéralisme économique, le libéralisme politique. On parle beaucoup dans les pays riches et industriels de la structuration de leur champ politique en centres gauche et droite, avec tout ce qui en découle sur les visions économiques et sociales. Mais, malgré que le modèle du libéralisme économique (et politique) se généralise dans le monde, cette sédimentation n'est pas adoptée partout dans le monde, y compris dans les pays arabes. Serait-il possible d'aller vers le libéralisme économique en ignorant le libéralisme politique? A l'inverse, serait-il possible d'aller vers le libéralisme politique en ignorant le libéralisme économique ? Possédons-nous un courant environnemental, les verts disent les occidentaux, dans le champ politique et qui serait pris en charge par des partis politiques ? Même le ministre de l'Environnement ne nous dit pas si son parti prend cette dimension dans son programme. Qui se revendique encore du socialisme tant sur le plan économique que politique ? Bien que la Constitution de l'époque contenait une disposition qui interdisait sa révision sur les principes d'irréversibilité de la révolution socialiste, le poids du courant mondial libéral a forcé justement à cette révision, plus particulièrement. Quand bien même qu'elle nous soit imposée, tout converge vers le fait qu'il n'y a pas d'autre alternative. Il n'y a pas d'autre choix. Quand bien même également que le système économico-financier en vigueur, à savoir le néo-libéralisme, est responsable de la crise financière internationale et de la récession économique qui s'en est suivie, il est soutenu qu'il n'y a pas d'alternative à un système qui a coulé l'économie mondiale. Les concepts de gauche et de droite, où les courants de gauche et de droite ne commencent à se faire connaître et s'identifier que s'ils sont vulgarisés et que des parties des populations et de la classe politique s'en saisissent et s'y reconnaissent, ce qui n'est absolument pas le cas chez nous.