La Tunisie et la France ont conclu, jeudi, au Palais de Carthage, 18 accords bilatéraux, notamment, dans les domaines de la réforme de l'administration, l'enseignement supérieur, l'agriculture, l'agroalimentaire, la mise à niveau des PME-PMI, le transport maritime et ferroviaire, l'appui à la politique de la ville, l'eau potable, les énergies renouvelables, la micro-finance et l'industrie mécanique. Ces accords ont été signés à l'issue de l'entretien du président de la République provisoire, Mohamed Moncef Marzouki, avec le président français François Hollande, en visite d'Etat en Tunisie. Il s'agit de : 1/ Protocole d'accord Trésor-MAE d'un don FASEP destiné à la réalisation de l'étude d'identification des besoins relatifs au projet de fourniture et d'installation des équipements de sécurisation des accès maritimes et terrestres des ports relevant de l'OMMP (250 000 Euros), 2/ Protocole d'accord Trésor-MAE d'un prêt RPE pour le projet de fourniture et d'installation des équipements de sécurisation des accès maritimes et terrestres des ports relevant de l'OMMP (12 M Euros) 3/ Protocole d'accord Trésor-MAE d'un don FASEP destiné à la réalisation de l'étude d'assistance à maîtrise d'ouvrage amont relative au projet de rénovation de la voie ferrée entre Sfax, Gafsa et Gabès, relevant de la SNCFT (800 000 Euros), 4/ Protocole d'accord Trésor-MAE d'un prêt RPE pour le projet de rénovation de la voie ferrée entre Sfax, Gafsa et Gabès, relevant de la SNCFT (43 M Euros), 5/ Protocole d'accord Trésor-MAE d'un prêt RPE pour le projet de fourniture du matériel roulant du Réseau ferré rapide (RFR) de Tunis (290 M Euros), 6/ Arrangement administratif en matière de fonction publique et de développement administratif, 7/ Convention de partenariat Hubert Curien-Maghreb, 8/ Convention de partenariat concernant les centres d'examen du DELF dans les universités tunisiennes, 9/ Arrangement de partenariat et de coopération dans les domaines de l'agriculture, du développement rural et de l'agroalimentaire, 10/ Avenant au protocole financier du 23 avril 2009 entre le gouvernement de la République française et le gouvernement de la République Tunisienne relatif au programme de mise à niveau des PME-PMI en Tunisie (ouverture au secteur du tourisme) - 25 M Euros, 11/ Convention de financement du programme d'appui à la politique de la ville (prêt de 30 M Euros), 12/ Convention de financement du programme d'appui à la politique de la ville (subvention de 32 M Euros - déléguée par l'UE) 13/ Convention de financement du programme d'appui à la politique de la ville (subvention de 0,3 M Euros), 14/ Convention de financement d'un programme d'alimentation en eau potable de zones rurales par la SONEDE (prêt de 20 M Euros), 15/ Lettre d'intention de partenariat dans le domaine de la formation professionnelle, 16/ Déclaration d'intention pour une nouvelle coopération renforcée dans les domaines des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique,17/ Convention de financement pour la création de l'institution Taysir microfinance (subvention d'assistance technique de 1 M Euros), 18/ Contrats commerciaux finaux entre Syphax, Safran, Telnet et Altran pour une coopération industrielle (centre d'ingénierie mécanique)
Hollande reconnaît les blessures de la relation franco-tunisienne Le président français François Hollande a reconnu devant le Parlement tunisien les blessures subies par la relation franco-tunisienne lorsque Paris a tardé à apporter son soutien à la révolution de janvier 2011 et à en prendre la mesure. " Refonder notre relation, c'est tirer toutes les leçons du passé, même le plus brûlant , a déclaré le président français devant l'Assemblée nationale constituante (ANC). Car il y a des blessures, je les connais, il y a eu des incompréhensions au moment de la révolution tunisienne, a-t-il enchaîné. A ce moment-là, à Paris et partout en France, des Tunisiens venaient me voir, espérant le soutien de la France dans ce moment décisif, disaient leur déception mais aussi leur attente, s'est souvenu M. Hollande, qui était alors dans l'opposition. Nombre de mes concitoyens dans le monde associatif, politique, syndical, étaient solidaires de la révolution tunisienne, et c'est bien là l'essentiel ", a-t-il cependant observé. Le soutien de la France au régime du président déchu Zine El Abidine Ben Ali sous la présidence de Nicolas Sarkozy a laissé un goût amer à de nombreux Tunisiens. La ministre des Affaires étrangères de l'époque, Michèle Alliot-Marie, les avait choqués par ses liens d'amitié avec un riche patron tunisien associé au clan Ben Ali, ou lorsqu'elle avait proposé le savoir-faire policier français au moment où la répression battait son plein pendant la révolution. Le président de l'époque, Nicolas Sarkozy, avait fini par faire son mea culpa et renvoyer Mme Alliot-Marie du gouvernement. Exprimant la confiance de la France dans la Tunisie nouvelle, François Hollande a lancé, sous les applaudissements: " La France sait que l'Islam et la démocratie sont compatibles. Vous portez un espoir qui va bien au-delà du peuple tunisien, bien au-delà des peuples arabes ", a encore souligné le président français. La Tunisie est dirigée depuis octobre 2011 par un gouvernement dominé par les islamistes d'Ennahda, qu'une partie de l'opposition tunisienne accuse régulièrement de tentation autoritaire. Ainsi, la rédaction de la Constitution est en panne depuis des mois sur fond de profonde méfiance entre les deux camps. A propos des biens acquis en France par le régime déchu de Ben Ali, M. Hollande a solennellement promis aux parlementaires tunisiens : " Tout ce qui a été mal acquis vous sera rendu. J'ai donc demandé que tout soit mis en œuvre pour accélérer les procédures et faciliter l'identification de ces biens ", a-t-il poursuivi, précisant qu'un magistrat français serait bientôt installé à Tunis pour y veiller.
Hollande demande pardon à la veuve du martyr Farhat Hached pour l'assassinat de son époux Le président français François Hollande a demandé pardon à Mme Emna Om el Khir Hached, veuve du martyr Farhat Hached, pour l'assassinat, le 5 décembre 1952, de son époux et promis, au nom de la France, de révéler toute la vérité sur son assassinat. Lors d'une rencontre avec la veuve du leader syndicaliste Farhat Hached, il a, également, affirmé avoir ordonné l'ouverture des archives sur l'assassinat exécuté par l'organisation paramilitaire " la main rouge " qui était liée à l'appareil de sécurité des autorités coloniales françaises. Au cours de cette rencontre, la veuve du martyr Farhat Hached était accompagnée de son fils Noureddine Hached.