La 11ème édition du Festival de la chanson amazighe s'est ouverte lundi soir à Béjaïa par la présentation de plateaux artistiques éclectiques, faits d'un mixage de genres, notamment du chaâbi, du folklorique et du moderne, et animés sur des scènes distinctes et typiques, réparties respectivement à travers le Théâtre régional, le stade scolaire et l'esplanade de la maison de la culture. La soirée, festive et conviviale a donné l'occasion au public de retrouver des têtes d'affiche habituelle de l'événement à l'instar de Boualem Berr, Tahar Khalfaoui, Yazid Adjimi, Anis Oudjedi, dont le répertoire est déjà bien établi mais aussi de nouvelles figures, prometteuses, mais qui éprouvent des difficultés à s'affirmer, comme c'est le cas pour tous les lauréats des dernières éditions, tels Kherraz, Ould Slimane, ou Ferroudja. Beaucoup de surprises, ont aussi figuré à cette étrenne, marquée par la mise en avant-scène de troupes de choristes (chorale Taos Amrouche d'Ighil Ali) et de percussionnistes, les fameux Idhabalan, hier au cœur de toutes les fêtes, aujourd'hui, réduits à des apparitions de folklore, mais dont le retour, l'espace d'un tour nocturne, a manifestement égayé le public. Béjaïa, qui depuis quelques semaines, égrène les festivals et les galas de variété, y trouve motif à poursuivre, particulièrement en ce mois de Ramadan où l'attente est plus fébrile. Pas moins de 60 artistes y sont programmés, dont une volée de vedettes, à l'instar d'Akli D, Djaafar Ait-Menguellet, Joe Chaoui, et les Abranis, dont la production va intervenir parallèlement au déroulement de la compétition artistique, ouverte pour sa part à une trentaine de concurrents venus des wilayas de Sétif, Bordj-Bou-Arreridj, Alger, Béjaïa et Tizi-Ouzou. Autant de wilayas, versées quasiment toutes dans le genre kabyle, dont la participation massive n'est pas sans réduire l'impact du rendez-vous, privé des autres genres musicaux amazighs. La défaillance tiendrait, selon les organisateurs, à un "problème de diffusion de l'information qui n'a pas circulé convenablement en dehors des wilayas du Centre et du Centre-Est". Initié par le comité des fêtes de la ville de Béjaïa, le festival étalé jusqu'au 20 juillet, entend par ailleurs, animer d'autres manifestations, dont des expositions photos et des conférences sur le thème de la chanson amazighe. Un hommage sera également rendu durant toute la période de son déroulement, à un pionnier de la chanson kabyle, Karim Tahar, réputé pour avoir introduit dans les années 40, une instrumentalisation moderne dans le genre kabyle.