La ville de Béjaïa est parée pour vivre, du 15 au 20 juillet, la onzième édition du Festival national de la chanson amazighe. Le stade scolaire, l'esplanade de la Maison de la Culture et la salle feutrée du TRB vibreront au rythme de quatre ou cinq productions de vedettes nationales par soirée et par plateau. Chacune des trois scènes sera réservée à un genre. S'y produiront respectivement du moderne, du folklore, du moderne et du chaâbi. A l'affiche, le retour de Nourredine Chelli, des frères Djemaï et de Joe Chaoui. Comme le carton sera épicé par les Abranis, Akli D, Brahim Tayeb, Tahar Khelfaoui, Kaci Abdjaoui, Djaffar Aït Menguellat et d'autres d'égal renom. Au cœur du festival, côté compétition, on découvrira le savoir-faire de 30 concurrents. Si beaucoup viennent de la région de Béjaïa, il y a une présence assez fournie qui provient des wilayas de Sétif Bordj Bou Arréridj, Alger, Bouira et Tizi Ouzou. Avec un constat du jury, pour la présente édition, la réapparition en force de la formule «groupes». Cependant, le comité d'organisation avoue une participation beaucoup plus dans le genre kabyle alors que l'événement veut englober tout le registre lyrique amazigh. «Il y a une insuffisance dans le travail préliminaire de communication», déplore Malek Bouchebbah, délégué aux affaires culturelles à l'APC de Béjaïa. Promettant de rectifier le tir pour l'édition prochaine. Et chaque édition apportant une part de correction, cette année, on promet au public une meilleure animation, un jeu de lumières au top et une colonne acoustique diffuse. D'autres volets sont inscrits au programme du festival. Des conférences sur l'historique de la chanson kabyle, la représentation de la société kabyle à travers la chanson, une approche des thématiques récurrentes dont l'exil, des rencontres avec d'anciennes vedettes, méconnues du jeune public. Une exposition consacre un hommage à l'une de ces figures. Karim Tahar qui, en 1947 déjà, avait introduit des instruments modernes (batterie, saxo, clarinette,…) dans la chanson kabyle. Il composait ainsi son premier titre, Itij ma d yachreq, accompagné à l'époque de musiciens algériens jouant dans des orchestres européens. «Beaucoup plus, pour montrer, explique fièrement l'artiste, que la chanson kabyle pouvait s'universaliser». Une chanson, d'ailleurs, rapporte-t-il, passée à la télévision égyptienne en 1963 et interprétée également avec le grand orchestre de Mohamed Abdelwahab.