Le secrétaire d'Etat chargé du Tourisme auprès du ministre, Mohamed-Amine Hadj Saïd, s'est étalé hier, lors l'un entretien, sur la situation de son secteur, notamment, les carences et les avances qu'il connait. A cet effet, il a affirmé que l'Algérie ne constitue pas encore une destination touristique, et pour atteindre cet objectif elle doit opter pour la "démarcation" au lieu de la concurrence. Par ailleurs, le secrétaire d'Etat a mis l'accent sur l'importance d'"opter sur la démarcation par rapport aux autres attractions touristique, au lieu de se lancer dans la concurrence". A cet égard, M. Hadj Saïd a expliqué que le Schéma directeur de l'aménagement touristiques (SDAT), lancé depuis cinq ans, allait dans ce sens en visant la création d'une industrie touristique englobant l'ensemble des régions du pays afin d'éviter une concentration dans une région ou une autre. Pour M. Hadj Saïd, il s'agit d'"assurer une activité touristique à longueur d'année en prônant la " résilience ", qui est un concept nouveau dans le domaine de l'économie touristique". Dans cette optique, le secteur a opté pour des schémas directeur de l'aménagement touristique pour les wilayas (SDATW), a-t-il indiqué, précisant que parmi ces schémas "36 sont en cours d'élaboration, 8 sont en cours de lancement, trois sont finalisés et un schéma qui n'est pas encore inscrit". Le secrétaire d'Etat a précisé, en outre, que ces différents plans, dont "la finalisation est attendue pour le premier semestre de l'année 2014", consacrent les spécificités de chaque wilaya en vue de créer de nouvelles destinations, en explorant notamment les coutumes et les cultures locales propres à chaque région du pays. A cet égard, il a mis l'accent sur "la nécessité du secteur de s'adapter aux caractéristiques touristiques locales et non le contraire". Revenant sur le SDAT, M. Hadj Saïd a précisé que ce dernier repose sur cinq dynamiques, dont la première est le "Plan destination" qui porte sur un travail de promotion "maîtrisé et efficace" afin d'imposer la "véritable image" touristique de l'Algérie. Dans le même cadre, il a évoqué le rôle des Technologies de l'information et de la communication (TIC) dans la promotion de l'image touristique, et à leur tête l'Internet, faisant part, à ce propos, d'une prise de conscience au niveau du secteur de la nécessité de relever le défi en optant pour les nouvelles méthodes. Le responsable a annoncé, dans le même sillage, la diffusion par son secrétariat sur le site YouTube d'un contenu de 107 présentations qui mettent en valeur la richesse et la beauté touristique de l'Algérie à travers ses multiples et divers sites. Concernant le nombre d'estivants, le responsable a affirmé que les plages algériennes réparties à travers 14 wilayas côtières ont connu l'affluence de 21.514.490 estivants depuis le début du mois de juin. Ces chiffres démontrent que la saison estivale connaît une "nette amélioration" et annonce un progrès à long terme, "même si des lacunes, a-t-il dit, sont encore à combler". A cet effet, il a cité, notamment, l'absence des transports durant la nuit dans certaines régions côtières. Sur un autre registre, M. Hadj Said a estimé que l'actuelle répartition des zones d'extension touristique (ZET) n'aidait pas l'Algérie à devenir une destination touristique, soulignant la nécessité de créer de nouvelles ZET à travers toutes les wilayas du pays. Il a indiqué que l'implantation de ZET sur la bande littorale seulement limitait le tourisme en Algérie qui devient, de ce fait, saisonnier d'où la question de savoir "si nous ne devons compter que sur ces endroits pour relancer et faire la promotion du tourisme en Algérie", a-t-il dit. L'Algérie compte actuellement 205 ZET dont 160 situées le long de la côte, 22 sur les Hauts-Plateaux et 23 dans le Grand Sud. Ces ZET sont implantées sur une superficie de 53.199,64 ha sachant que la partie exploitée ne dépasse pas en réalité 8.841,27 ha car, en vertu des normes internationales, seuls 20% de la superficie globale d'une ZET doivent être exploités. Pour remédier à cette situation, il convient, selon le responsable, de créer de nouvelles ZET. La classification suivie jusque-là date de 1988 lorsque le tourisme était basé dans le monde entier sur le balnéaire. Les goûts ayant changé avec le temps, le touriste se découvre d'autres passions telles le tourisme vert, découverte de la nature, et le tourisme écologique. Partant de ce constat, "l'Algérie devra réfléchir à l'exploitation des atouts touristiques dont disposent toutes les wilayas sans exception", et ce, a-t-il affirmé, dans le cadre de la stratégie suivie par le secteur pour garantir un tourisme constant tout au long de l'année en "accordant l'intérêt nécessaire aux régions touristiques montagneuses, climatiques et écologiques", a-t-il noté. Malheureusement, le secteur du tourisme n'a pas su tirer profit de la révolution en Egypte et en Tunisie. Les propos de Hadj Saïd viennent confirmer cette thèse.