L'Association culturelle des amis de la Rampe Arezki Louni a organisé mercredi au Musée national des arts traditionnels et populaires à Alger, une soirée qui a réuni plusieurs familles algéroises, dans une ambiance empreinte de nostalgie aux soirées et traditions d'antan, qui ont tendance à disparaître de nos jours. A Dar Khdaouedj El Aamia à la basse Casbah (devenue un musée), plusieurs familles venues des différents quartiers d'Alger se sont réunies dont des femmes vêtues de tenues traditionnelles (el-Hayak), créant ainsi une ambiance particulière et formant un décor inhabituel d'où se dégageaient les senteurs des fleurs de jasmin qui ornaient jadis les vieilles maisons de la Casbah. Dans le hall du palais, à Dar el-Bakri où sont exposés plusieurs objets d'art et d'antiquité, le public a pu apprécier les poèmes récités par l'auteur de plusieurs qasidate (recueils de poèmes) de la musique chaâbie Yacine Ouabed et d'autres du malhoun (poésie populaire), lues par Rabah Haouchine et Rachid Rezagui. Lors de cette soirée traditionnelle, les youyous des femmes se mélangeaient aux mélodies des chansons du chaâbi, inspirées du patrimoine algérien et interprétées par El-Hadi Rahmouni, lauréat du troisième prix du festival national de la chanson chaabie (session 2011), dont des chansons appartenant à El Hadj El-Anka (Lhmam li rabitou) et d'autres morceaux du répertoire algérien. "Les bouqalette", cette vieille tradition algéroise a été ressuscitée à cette occasion qui a permis au public de voyager à travers le quartier ancestral de la Casbah et de se remémorer les souvenirs d'antan, a indiqué le président de l'Association des Amis de la Rampe Louni Rezki, M. Lounis Ait Aoudia, qui veille à travers son association à préserver le patrimoine matériel et immatériel d'Alger. La directrice du Musée national des arts traditionnels et populaires, Mme Aicha Lamamra, a pour sa part affirmé que l'idée d'abriter une telle soirée au musée vise à créer une ambiance familiale et conviviale et à se remémorer les souvenirs d'antan, afin de réunir de nouveau toutes les personnes ayant un lien affectif avec la Casbah. Moussa Yacine (60 ans) a saisi cette occasion pour exprimer sa joie pour l'organisation d'une telle initiative qui est porteuse d'un message à caractère social et des valeurs devant être transmises aux futures générations, tout en soulignant que la société algérienne reste attachée à ses traditions et à son authenticité.