Le processus de privatisation des grandes entreprises publiques économiques est irréversible. C'est ce qui ressort du dernier rapport du bureau de consulting britannique Oxford Business Group (OBG). Celui-ci indique que malgré l'opposition de certains syndicats qui voient dans ces privatisations un processus précipité et inconsidéré à l'égard des employés, il en reste néanmoins que le processus des privatisations commence à porter ses fruits. En effet, et au-delà du fait que les privatisations ont rapporté à la mi-mai 2006, quelque 55 milliards de DA au Trésor public, et que les apports en capital dans le cadre de partenariats et de joint-ventures ont été estimés à 3 milliards de dollars, l'apport en modernisation et de transfert de savoir-faire est certain. Le montant des dettes rachetées par les repreneurs était de 32 milliards de DA tandis que 7.000 nouveaux emplois ont été créés dans les entreprises déjà privatisées Aussi, 430 entreprises ont été privatisées et quelque 300 autres sont candidates à la privatisation. C'est à la lumière de ces résultats encourageants que le gouvernement a lancé au début du mois en cours une nouvelle vague de privatisations. C'est ainsi que le ministère de l'Industrie et de la Promotion des investissements a annoncé récemment que 13 entreprises publiques seront prochainement proposées à la privatisation. Il s'agit en l'occurrence d'Eniem, dans le secteur électroménager, d'Electro-Industries, qui fournit des moteurs électriques et Enpec, producteur de batteries de démarrage pour l'industrie automobile. Ce nouveau lot d'entreprises à céder comprend également l'EVSM et la Sonatro, spécialisées dans les travaux routiers ; les fabricants de produits chimiques Enasel, Alphyt et Aldar. Dans les métiers de la fonderie, Alfel, Alfet et Alfon, sont aussi destinés à la vente. Le ministère a également précisé que les entreprises sur la sellette verraient une ouverture de leur capital en majorité ou en totalité. Dans le domaine des transports, c'est la Société nationale des transports ferroviaires qui a annoncé l'ouverture du capital de sa filiale Infrarail. Le secteur financier n'est pas épargné par cette vague de privatisations. Ainsi, les pouvoirs publics prévoient de faire aboutir le processus d'ouverture du capital du Crédit populaire d'Algérie (CPA), d'ici la fin de l'année en cours. Le 4 septembre dernier, Karim Djoudi, ministre des Finances, annonçait que les offres techniques de six banques étrangères seraient étudiées début octobre, et que la décision concernant la présélection des candidats serait prononcée pour une prise de participations à hauteur de 51% dans le capital du CPA. Dans ce contexte, OBG rappelle qu'avec quelque 70 000 clients et un réseau d'environ 130 agences, le CPA est une des plus grosses banques d'Algérie, sur un marché largement dominé par le secteur public, qui représente 95% des valeurs et prêts bancaires. Les banques françaises BNP Paribas, Société générale, Crédit Agricole et Natexis, ainsi que l'américain Citibank et l'espagnol Banco Santander ont d'ores et déjà été présélectionnés. Par ailleurs, la Société nationale des tabacs et allumettes (SNTA), semble séduire les investisseurs internationaux, dont British American Tobacco et Altadis. Les ports sont aussi concernés par cette vague d'ouverture et de modernisation. Ainsi Dubai Port World a récemment émis de nouvelles propositions au sujet de la prise en concession du terminal à conteneurs d'Alger.