Les Bourses européennes, gagnées par la torpeur de l'été, ont pour la plupart clôturé en baisse, mardi, dans un climat d'incertitude concernant notamment les mesures de soutien des banques centrales. "En dépit d'un environnement qui continue de s'améliorer, les investisseurs semblent réticents à faire progresser significativement le niveau des actions en raison de l'incertitude qui entoure l'avenir des mesures de soutien des banques centrales", commentait Michael Hewson, analyste de CMC Markets UK. L'Eurostoxx 50 a cédé 0,65% La Bourse de Paris a repris son souffle, l'indice CAC 40 cédant 0,43% à 4032,57 points, dans un volume d'échanges très faible de 1,3 milliard d'euros. Le marché a peu tenu compte d'un bon chiffre aux Etats-Unis, où le déficit commercial s'est nettement réduit en juin. Parmi les valeurs, le marché a été pénalisé par les reculs de Société Générale (-2,53% à 33,56 euros), Renault (-2,82% à 60,40 euros), ArcelorMittal (-3,40% à 9,23 euros) et Orange (-1,64% à 7,28 euros). Crédit Agricole a terminé en baisse (-0,93% à 7,77 euros) après avoir progressé une partie de la séance. Euro Disney a quant à lui chuté (-2,02% à 4,84 euros), pénalisé par le recul de son chiffre d'affaires au deuxième trimestre. A Londres, l'indice FTSE-100 a perdu 0,23% à 6604,21 points, les investisseurs préférant prendre leurs bénéfices. Le secteur minier était en baisse alors que Fresnillo (-10,85% à 924,5 pence) a annoncé un fort recul de ses bénéfices en raison de la baisse des prix de l'or et de l'argent. InterContinental Hotels Group (IHG) a en revanche bondi de 6,39% à 2030 pence: le groupe va verser un dividende spécial de 350 millions de dollars à ses actionnaires après un bond de ses bénéfices. A la Bourse de Francfort, le Dax a chuté de 1,17% à 8299,73 points, après des résultats trimestriels majoritairement mal accueillis, tandis que le MDax a cédé 0,34% à 14'604,43 points. Le chimiste K+S était une nouvelle fois lanterne rouge (-8,14% à 15,92 euros), imité par Lanxess (-4,33% à 44,48 euros). Très touché lui aussi, le premier réassureur mondial Munich Re a cédé 5,40% à 144,40 euros, après avoir annoncé un bénéfice en fort recul. Deutsche Post a fait exception à ce tableau, avec une hausse de 0,12% à 21,35 euros. L'indice vedette de la Bourse de Milan, le FTSE Mib, a terminé lui aussi en baisse de 0,44% à 16'683 points. La meilleure performance a été réalisée par Campari (+4,13% à 6,18 euros), suivi par le premier groupe bancaire, Unicredit (+2,16% à 4,256 euros), qui a annoncé un bénéfice de 810 M EUR au premier semestre. Le plus mauvais résultat est à mettre sur le compte de Pirelli (-5,14% à 9,505 euros). A l'inverse, la Bourse suisse a continué de grimper, l'indice SMI clôturant en hausse de 0,22% à 7996,79 points. Richemont, le numéro deux mondial du luxe, a rebondi de 1,57% à 93,60 francs, tandis que Givaudan, le fabricant de parfums et d'arômes, a gagné 1,30% à 1322 francs. Le réassureur Swiss Re, qui doit publier ses résultats trimestriels jeudi, a en revanche cédé 2,27% à 73,10 francs. Son concurrent Munich Re a fait état d'une forte baisse de son bénéfice au deuxième trimestre. A Madrid, la tendance était baissière, l'indice Ibex 35 se repliant de 0,37% à 8529,5 points. La quasi-totalité des valeurs bancaires ont terminé dans le rouge, à l'exception de Santander, qui est restée inchangée à 5,501 euros. BBVA a, elle, cédé 1,02% à 7,107 euros, tandis que CaixaBank reculait de 0,32% à 2,838 euros. Dans l'énergie, la pétrolière Repsol a perdu 1,36% à 18,08 euros et le groupe d'électricité Endesa 0,65% à 17,56 euros. Le géant espagnol des télécoms Telefónica a terminé la séance en baisse de 0,69% a 10,78 euros. La Bourse de Lisbonne a fini en recul de 1,05% à 5696,64 points, avec une forte chute du poids-lourd Portugal Telecom (-3,70%). L'indice PSI-20 a également été pénalisé par les secteurs de la banque et de l'énergie. La banque BPI a reculé de 1,82% et BES 0,28%, tandis que BCP et Banif ont terminé stables. La Bourse de Bruxelles a repris son souffle, l'indice Bel-20 se repliant de 0,75% à 2745,88 points. Les plus fortes baisses ont été enregistrées par le groupe métallurgique Bekaert (-2,76% à 26,99 euros) et l'assureur Delta Lloyd (-2,36% à 16,12 euros). A l'inverse, le groupe pharmaceutique UCB a une nouvelle fois enregistré la plus forte hausse de la séance, gagnant 1,98% à 48,40 euros. L'indice AEX de la Bourse d'Amsterdam a clôturé en baisse de 0,31% à 371,38 points. La baisse la plus importante a été enregistrée par le spécialiste des technologies de l'information et de l'électrotechnique Imtech (-4,25% à 1,85 euros). A la hausse, le groupe chimique et pharmaceutique DSM a gagné 6,36% à 56,02 euros après avoir publié un bénéfice net presque triplé.
Wall Street de nouveau affaiblie par les spéculations sur la Fed Wall Street a nettement reculé, de nouveau gagnée par la fébrilité alors que plusieurs membres de la Banque centrale américaine ont évoqué un ralentissement de son aide à l'économie: le Dow Jones a cédé 0,60% et le Nasdaq 0,74%. Selon des résultats définitifs, l'indice vedette Dow Jones Industrial Average a lâché 93,39 points à 15 518,74 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 27,18 points à 3 665,77 points. L'indice élargi Standard & Poor's 500 a reculé de 0,57% (-9,77 points) à 1697,37 points. "De nouveau, la rhétorique de la Fed (la Banque centrale des Etats-Unis) a donné aux courtiers un prétexte pour retirer leurs mises", a estimé Peter Cardillo de Rockwell Global Capital. Dennis Lockhart, président de l'antenne locale de la Fed d'Atlanta, a d'une part indiqué que l'institution pourrait commencer à réduire ses injections de liquidités dans le circuit financier "dès septembre" si la croissance économique des Etats-Unis et les créations d'emplois s'accélèrent. Ces propos ont été confortés par des déclarations de son homologue de la Fed de Chicago, Charles Evans, pour qui l'institution va réduire son programme de soutien à l'économie "d'ici la fin de l'année", voire même dès le mois prochain. Pour stimuler la croissance, la Fed injecte notamment chaque mois sur les marchés financiers quelque 85 milliards de dollars en rachetant des bons du Trésor et des titres adossés à des prêts immobiliers, une mesure qui a largement participé à l'embellie de Wall Street depuis le début de l'année. La perspective de la disparition progressive de cette aide "incite le marché à reprendre son souffle après ses récents records", comme le démontre "le faible volume des échanges" observés sur la séance, a noté M. Cardillo. Sur le front des valeurs, le géant américain du négoce et de la transformation des matières agricoles Archer Daniels Midland (ADM) s'est adjugé 0,08% à 37,89 dollars après avoir pourtant fait état d'un bénéfice en repli de 21% au deuxième trimestre. L'annonce par la chaîne de pharmacies CVS de prévisions plus faibles qu'anticipé a été elle plus fraîchement accueillie par le marché, le titre reculant de 2,81% à 59,89 dollars. Dans le secteur de l'habillement, l'action des magasins de vêtements American Eagle Outfitters a décroché de 12,02% à 17,57 dollars après l'annonce par le groupe d'un avertissement sur ses résultats. Ses concurrents directs Abercrombie & Fitch et Aeropostale ont accusé le coup, le premier lâchant 4,05% à 49,57 dollars et le second 2,34% à 14,60 dollars. La marque de prêt-à-porter de luxe Michael Kors semble en revanche s'en être beaucoup mieux tirée sur la période, et son titre a grimpé de 3,70% à 70,39 dollars après la publication de ses résultats. Le distributeur d'accessoires de mode Fossil Group a aussi publié des chiffres supérieurs aux attentes et a relevé ses prévisions pour l'année, ravissant le marché (+17,81% à 126,55 dollars). Dans le secteur des médias, le groupe Washington Post(+4,27% à 593,00 dollars) a profité de l'annonce de son rachat par le patron du distributeur en ligne Amazon (-0,08% à 300,75 dollars). Le groupe informatique IBM a quant à lui accusé la plus forte baisse de Dow Jones (-2,31% à 190,99 dollars) après l'abaissement de la recommandation des analystes de Crédit Suisse, suivi de près par son concurrent HP (-2,18% à 26,44 dollars).
Tokyo clôture en hausse de 1,00%, repli du yen La Bourse de Tokyo a terminé en hausse de 1,00%, profitant en fin de séance d'un repli du yen favorable aux groupes exportateurs japonais. A la clôture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes a grimpé de 143,02 points à 14 401,06 points. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a gagné de son côté 0,75%, prenant 8,92 points à 1 193,66 points. L'activité a été moyenne, avec 2,26 milliards d'actions échangées sur le premier marché. Le marché a évolué en fonction du niveau des devises, et particulièrement du couple yen/dollar si important pour les groupes japonais actifs à l'étranger. Lorsque le yen augmente, cela réduit la valeur de leurs revenus tirés hors de l'archipel, lorsqu'ils les convertissent en monnaie nippone. A l'inverse, lorsqu'il se déprécie, la valeur de ces recettes augmente. A défaut d'autres catalyseurs marquants en cette période estivale en partie désertée par les investisseurs, c'est le marché des changes qui a donné le "la" à son homologue des actions. "Dans un marché peu actif au cœur de l'été, les mouvements peuvent dépendre d'un seul facteur, comme par exemple la baisse du yen", a noté Yoshihiro Okumura, courtier chez Chibagin Asset Management, cité par Dow Jones Newswires. Au final, le Nikkei qui avait ouvert en baisse, le yen s'affichant alors plus vigoureux que la veille, a profité en fin de séance d'un rebond du dollar pour repasser assez nettement dans le vert. Parmi les groupes dépendants du niveau des devises, le fabricant d'électronique Panasonic a grimpé de 1,90% à 914 yens, le constructeur d'automobiles Honda de 2,02% à 3 795 yens et le groupe de jeux vidéo Nintendo de 4,08% à 13 530 yens. Le secteur de l'immobilier a été l'un des grands gagnants du jour: Mitsui Fudosan s'est élevé de 2,86% à 3 235 yens et Sekisui House de 2,41% à 1 360 yens. Le géant de l'électronique Sony a été l'une des vedettes de la séance, à ses dépens, après que sa direction a refusé la proposition d'un fonds d'investissement américain, Third Point, de coter séparément en Bourse une partie de ses activités dans les médias. Le titre Sony a chuté de 4,59% à 2 039 yens. Autre dégringolade notable, le fabricant de deux roues Yamaha Motor est tombé de 4,51% à 1 417 yens, après avoir publié des résultats financiers jugés décevants par des opérateurs.