L'agence de notation Fitch a maintenu cette semaine la notation "triple A" de la dette à long terme de l'Allemagne, la meilleure possible, assortie d'une perspective stable, soulignant le bon développement budgétaire du pays et la puissance de son économie. Le maintien de la notation de l'Allemagne reflète le fait que le gouvernement a "surpassé ses objectifs budgétaires clés", qu'elle "dispose de tous les ingrédients pour un recul de sa dette", que les risques encourus en raison de la crise de la dette en zone euro se sont réduits et que le pays bénéficie "d'une économie à haute valeur ajoutée avec un secteur manufacturier compétitif", a expliqué Fitch dans un communiqué. Ainsi Berlin a réussi à dégager en 2012 un excédent public tandis que sa dette, qui reste élevée avec un ratio de 81,7% du PIB en 2012, "demeure dans le cadre d'une notation " AAA "", détaille l'agence de notation. Concernant la zone euro et les engagements de l'Allemagne dans les différents plans de sauvetage adoptés pour les pays en difficulté, les risques y afférant ont diminué grâce "aux récentes mesures de renforcement de la gouvernance" ainsi qu'au programme de rachat de dette publique de la Banque centrale européenne (BCE), estime Fitch. "Toutefois, Fitch pense que la crise en zone euro n'est pas finie et va nécessiter la poursuite des ajustements budgétaires et structurels au niveau des pays, davantage de progrès vers une union bancaire et une reprise économique plus marquée", ajoute l'agence. Outre l'évolution en zone euro, la note de l'Allemagne pourrait être sous pression si son ratio de dette grimpait à 90 ou 100% du PIB, souligne Fitch, qui juge toutefois cette éventualité "improbable". L'agence s'attend à ce que le pays enregistre une croissance de 0,4% en 2013 et de 1,5% en 2014, si la reprise en zone euro se confirme. Mi-juillet, l'agence Standard & Poor's avait aussi confirmé la note de la dette allemande à AAA, assortie d'une perspective stable. En revanche, l'autre grande agence de notation Moody's avait abaissé en juillet 2012 la perspective à "négative", ce qui alimente encore à intervalles réguliers des rumeurs d'abaissement de la note. En avril, Moody's avait néanmoins confirmé le triple A du pays.
La production industrielle affiche un net rebond La production industrielle allemande a rebondi bien plus que prévu en juin, soutenue par une progression dans tous les secteurs, selon des chiffres provisoires publiés par le ministère de l'Economie. La hausse, de 2,4% sur un mois, en données corrigées des variations saisonnières, calendaires et de prix fait suite à une baisse de 0,8% en mai, un chiffre légèrement révisé par le ministère qui avait précédemment annoncé un recul de 1%. Cette reprise était certes attendue mais le consensus d'analystes compilé par l'agence Dow Jones Newswires misait sur une hausse de seulement 0,3%. La forte croissance de la production industrielle en juin est aussi la conséquence du résultat du mois de mai, qui avait été amoindri par un nombre de ponts supérieur à la moyenne", a commenté le ministère dans un communiqué. Pour autant, "il semble que l'industrie ait surmonté sa phase de faiblesse. Les indicateurs de confiance actuels indiquent une poursuite du développement positif de la production", a-t-il ajouté. Dans le détail, l'ensemble des grands secteurs de l'industrie allemande ont affiché une progression. Dans l'industrie manufacturière, la production a enregistré une hausse de 2,2% sur un mois, soutenue notamment par une embellie dans l'industrie des biens d'équipement (+4,1%), des biens de consommation (+1,1%) et dans une moindre mesure dans celle des biens intermédiaires (+0,6%). Le secteur de l'énergie a également contribué au rebond de juin, avec une hausse de 5% de sa production par rapport au mois de mai. De son côté, le BTP, qui avait pesé sur les chiffres du mois de mai, a regagné du terrain, avec une progression de 1,6% sur un mois. Sur l'ensemble des deux mois de mai et de juin, la production industrielle allemande s'est affichée en hausse de 1,3% par rapport aux mois de mars et avril. Sur l'ensemble du deuxième trimestre, cette production a également grimpé de 2,8%. Selon un chiffre provisoire publié, les commandes à l'industrie allemande ont bondi de 3,8% sur un mois en juin, gonflées par les commandes dans l'aéronautique passées au salon du Bourget début juin.
Bond des commandes industrielles Les commandes à l'industrie allemande ont bondi de 3,8% sur un mois en juin, selon un chiffre provisoire publié, gonflé par les commandes dans l'aéronautique passées au salon du Bourget début juin. Les commandes de biens d'investissement affichent d'ailleurs une hausse de 6,8%, tandis que les segments biens de consommation et biens intermédiaires enregistrent une baisse de 0,2% chacun. Le bon résultat de juin permet à l'indicateur d'afficher une hausse de 1,2% au deuxième trimestre par rapport au premier, selon ces chiffres corrigés des variations saisonnières publiés par le ministère de l'Economie. Celui-ci a par ailleurs révisé en sensible hausse le chiffre de mai, qui s'établit à -0,5% contre un recul de 1,3% des commandes annoncé initialement. Ces chiffres "changent la vision de l'activité industrielle allemande au deuxième trimestre. Au lieu de ramollir -comme on s'y attendait- les commandes industrielles ont en fait progressé de 1,2% par rapport au premier trimestre, soit le troisième trimestre d'affilée de progression", a commenté Christian Schulz, économiste chez la banque Berenberg. Selon lui, "cette tendance positive augmente les espoirs d'une forte croissance du PIB au 2ème trimestre" et "donne de l'élan pour le reste de l'année". Le chiffre provisoire de la croissance du PIB allemand au 2ème trimestre doit être publié le 14 août. Au contraire, Jonathan Gareis, de Natixis, juge que la publication du jour constitue "plutôt une mauvaise nouvelle qu'une bonne pour le secteur industriel allemand" dans le sens où la progression est tirée principalement par les grosses commandes. "Cela montre que (ce secteur) lutte toujours pour récupérer de la performance faible du début d'année". Sans prendre en compte les gros contrats passés au Bourget, les commandes ont décliné de 0,7% sur un mois en juin, a précisé le ministère, qui parle tout de même d'une "tendance à la hausse dans les commandes à l'industrie".