L'Allemagne, dont le "miracle économique" est régulièrement cité en exemple par ses voisins, a publié une série de mauvais résultats économiques ces dernières semaines, montrant que le pays n'est plus à l'abri de la crise en zone euro. En juin, la production industrielle allemande a enregistré une baisse supérieure aux attentes de 0,9%, selon des données publiés par le ministère de l'Economie. La veille, ce même ministère avait déjà rendu public les chiffres des commandes industrielles qui ont elles aussi chuté en juin, de 1,7%, bien au delà des prévisions des analystes. Autant de mauvaises nouvelles qui s'ajoutent à la publication de plusieurs autres indicateurs montrant que les nuages de la crise en zone euro commencent à assombrir l'horizon économique du pays. Le taux de chômage a augmenté en juillet pour la première fois depuis des mois, les ventes de détail ont reculé en juin, après avoir déjà chuté en avril et en mai, tandis que les ventes de voitures ont perdu 5% sur un an au mois de juillet. En outre, les commandes de machines-outils, secteur clé de l'économie allemande, ont baissé de 1% en juin sur un an. Maintien du triple A Toutefois, l'Allemagne s'est révélée jusqu'à présent moins affectée par la crise de l'euro que ses partenaires en Europe. L'agence de notation Fitch lui a d'ailleurs renouvelé sa confiance mercredi, et maintenu la note "triple A" de sa dette à long terme, la meilleure possible, assortie d'une perspective stable, en soulignant la robustesse économique du pays. A l'inverse, l'économie française va droit vers la récession, a estimé mercredi la Banque de France, tablant sur un recul de 0,1% du produit intérieur brut (PIB) au troisième trimestre, qui succèderait à un repli du même ordre déjà anticipé pour le deuxième. Dans l'attente d'un éventuel retournement de tendance, les résultats de l'Allemagne continuent donc de faire des envieux. Jusqu'ici, Berlin peut toujours compter sur sa balance commerciale largement positive pour doper son activité.