La Banque du Japon (BoJ) a décidé cette semaine de maintenir inchangée sa politique d'assouplissement monétaire qui vise à sortir le pays de la déflation d'ici à deux ans, à l'issue d'une réunion de politique monétaire de deux jours. Les neuf membres du comité de politique monétaire de l'institut d'émission ont voté pour le maintien du rythme d'achat actuel de divers titres financiers, notamment des obligations d'Etat, afin de doubler la masse monétaire en deux ans. "L'économie japonaise a commencé à se reprendre", a déclaré le comité, utilisant la même expression qu'à l'issue de sa réunion précédente, le 11 juillet. "Les économies étrangères se dirigent de façon générale vers une amélioration. En conséquence, les exportations (du Japon) accélèrent. L'investissement des entreprises a cessé de faiblir et l'investissement public continue d'augmenter. La consommation privée reste solide", a énuméré la BoJ. Elle a noté aussi que les prix à la consommation (hors produits périssables) avaient commencé à augmenter en comparaison annuelle, un point important pour le gouverneur de la BoJ, Haruhiko Kuroda, arrivé en avril à la tête de l'institution pour sortir la troisième puissance économique mondiale de la déflation. La BoJ pense que ces récentes améliorations devraient se poursuivre, avec une "reprise modérée au Japon tirée par une demande intérieure solide et l'accélération de l'activité à l'étranger". "Les prix à la consommation devraient continuer d'augmenter en rythme annuel", a-t-elle ajouté. La Banque centrale qui a considérablement assoupli sa politique monétaire en avril a en conséquence décidé de n'y rien changer pour le moment, même si elle concède que la reprise au Japon restait soumise "à des incertitudes importantes". Elle garde en tout cas intact son objectif d'élever son stock d'obligations d'Etat de 50 000 milliards de yens par an (385 milliards d'euros), mesure qui est censée contribuer au doublement en deux ans de la masse monétaire (c'est-à-dire les liquidités en circulation et les réserves obligatoires des banques). Ceci a pour but de sortir au plus vite le Japon d'une déflation chronique depuis une quinzaine d'années, qui dissuade les entreprises d'investir et incite les consommateurs à repousser leurs achats afin de bénéficier de meilleurs tarifs ultérieurement. Cette mission a été confiée à M. Kuroda par le Premier ministre du Japon, le conservateur Shinzo Abe, qui l'a nommé à ce poste au printemps. La BoJ est toutefois statutairement indépendante du gouvernement.