Une directrice du bureau de la chaîne privée de TV Libya al-Ahrar a échappé à une tentative d'assassinat lundi à Benghazi dans l'est du pays, après que des inconnues ont tiré plusieurs coups de feu en sa direction, a déclaré une source à la chaîne. "Khadija al-Ammami, directrice du bureau de Benghazi de la chaîne Libya al-Ahrar, a essuyé plusieurs coups de feu au moment où elle se trouvait dans sa voiture sur sa route vers son bureau", a indiqué un journaliste à la chaîne Rajeb, Mohamed Ibliblou. Selon lui "des inconnus ont tiré des coups de feu nourris en direction Kadhadija al-Ammami qui a échappé miraculeusement à une tentative d'assassinat". "Après avoir survécu à l'attentat, Kadija al-Ammami a reçu des menaces par téléphone lui indiquant qu'elle sera tuée", a-t-il ajouté, signalant qu'elle "avait déjà reçu trois menaces de mort". Créée durant la révolte qui a renversé en 2011 le régime du dictateur Mouammar Kadhafi, la télévision Libya al-Ahrar est basée à Doha au Qatar. Récemment le personnel du bureau de la chaîne à Benghazi a reçu des menaces et a été obligé d'abandonner leurs bureaux qu'ils ne fréquentaient que ponctuellement, indique-t-on de même source. Cette attaque intervient trois jours après l'assassinat vendredi à Benghazi de Azzeddine Koussad, présentateur à la télévision privée Libya Al-Hurra, tué de plusieurs balles par des inconnus. L'organisation Reporters sans frontières (RSF) a dénoncé, dans un communiqué samedi, cet assassinat exhortant les autorités à mener une enquête pour identifier les auteurs. En mai, RSF avait condamné des cas "d'arrestations et de détentions arbitraires, d'attaques et de menaces graves de la part de milices à l'encontre de journalistes, largement à Benghazi, mais aussi à Tripoli et dans d'autres villes du pays". Les autorités libyennes tardent à mettre en place une armée et une police professionnelles et n'ont pas réussi à désarmer et dissoudre les groupes d'anciens combattants de la révolte de 2011. Depuis la chute de Kadhafi qui avait bâillonné la presse durant des années, plusieurs journaux et chaînes de télévision privés ont vu le jour dans le pays.