Les journaux libyens ont décidé de ne pas paraître mardi pour protester contre les violences ayant visé des journalistes et des médias ces dernières semaines, a annoncé l'initiateur du mouvement. "Aucun journal public ou privé n'est paru mardi pour protester contre les attaques à l'encontre les médias et des journalistes", a indiqué le rédacteur en chef du journal privé Libya al-Jadida et initiateur de ce mouvement, Mahmoud al-Misrati. Selon lui "ce mouvement est une protestation contre les enlèvements de journalistes et les violations de la liberté d'expression en Libye". "Il s'agit d'envoyer un message à toutes les parties prenantes dans le pays sur la nécessité de tenir la presse éloignée des tiraillements politiques", a-t-il affirmé. M. al-Misrati a ajouté que cette grève avait été bien suivie et qu'aucun journal imprimé n'est paru à Tripoli où sont édités la majorité des journaux du pays. "Les employés dans les imprimeries et maisons d'édition de Tripoli observeront également une grève mardi en soutien à ce mouvement", a-t-il dit, affirmant que "des journaux à Benghazi ont décidé aussi de ne pas paraître mardi". Jeudi, des journalistes ainsi que le propriétaire d'une télévision privée libyenne proche des libéraux Alassema TV ont été enlevés durant plusieurs heures par un groupe armé qui a attaqué le siège de la chaîne à Tripoli pour dénoncer sa ligne éditoriale. Début février, une équipe de cette télévision a été passée à tabac par des membres des services de sécurité dans l'Assemblée nationale. En octobre, les locaux de Libya Al-Hurra, une télévision privée libyenne, à Benghazi (est), ont été saccagés et ses journalistes agressés. Des dizaines de journaux et chaînes de télévision privés ont vu le jour après la chute en 2011 du régime de Mouammar Kadhafi qui avait bâillonné la presse durant des années, interdisant les médias privés et bannissant toute critique.