Le président François Hollande a estimé, hier, qu'il y avait un faisceau d'évidences indiquant que l'attaque du 21 août près de Damas était de nature chimique et que tout conduisait à considérer que le régime syrien en était responsable.Dans un communiqué, l'Elysée indique que le président français s'est entretenu du dossier syrien avec le Premier ministre australien Kevin Rudd. A cette occasion, François Hollande a estimé qu'il y avait désormais un faisceau d'évidences indiquant que l'attaque du 21 août était de nature chimique, et que tout conduisait à considérer le régime syrien comme le responsable de cet acte inqualifiable. Il a aussi demandé que les inspecteurs des Nations Unies puissent avoir accès sans délai et sans restriction aucune aux sites incriminés. La communauté internationale réclame que les experts de l'ONU, arrivés en Syrie le 18 août pour enquêter sur d'autres allégations d'utilisation d'armes chimiques plus tôt cette année, puissent se rendre rapidement sur place. La haute représentante de l'ONU pour le désarmement, Angela Kane, est arrivée samedi à Damas pour négocier une telle autorisation avec le régime. Le chef de l'Etat a enfin souligné la qualité de la coopération avec l'Australie, qui prendra la présidence du Conseil de sécurité des Nations Unies au mois de septembre 2013, et la détermination de la France à ne pas laisser cet acte impuni. L'opposition accuse le pouvoir syrien d'avoir eu recours à des gaz toxiques lors d'attaques dans la région de Damas mercredi, évoquant plus de mille morts. La Syrie a nié en bloc ces accusations, affirmant n'avoir jamais utilisé d'armes chimiques. Et les autorités syriennes ont accusé les insurgés d'avoir eu recours à des gaz toxiques samedi à Jobar, dans la périphérie de Damas, pour repousser une offensive de l'armée. L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), qui s'appuie sur un réseau de sources médicales et de militants anti-régime, a de son côté annoncé avoir comptabilisé 322 morts par gaz toxique depuis mercredi, dont 54 enfants. Et Médecins sans frontières a affirmé samedi que selon ses contacts en Syrie, 355 patients présentant des symptômes neurotoxiques étaient morts dans des hôpitaux de la région de Damas depuis mercredi et que 3.600 personnes étaient traitées, tout en restant prudente sur leur origine et sur les responsabilités. La veille, le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, avait déjà affirmé que ce massacre chimique est d'une telle gravité qu'il ne pourra pas rester sans réaction forte, assurant que toutes les informations convergeaient pour accuser le régime. Le secrétaire à la Défense américain Chuck Hagel a déclaré de son côté, hier, que les forces américaines étaient prêtes à agir contre le régime syrien si nécessaire. Nous avons préparé toutes les options (si M. Obama) décidait de choisir l'une d'elles, a-t-il dit. Mais, l'Iran, fidèle allié du régime syrien, a une nouvelle fois mis en garde les Etats-Unis, avertissant qu'ils auraient à subir de dures conséquences en cas d'intervention militaire. Déclenchée par une révolte populaire en mars 2011 qui s'est militarisée face à la répression, le conflit en Syrie a fait plus de 100 000 morts, selon l'ONU, et poussé à la fuite des millions d'habitants.
Les substances découvertes à Jobar destinées à fabriquer des gaz de combat Les substances chimiques découvertes, avant-hier, lors d'une opération de l'armée syrienne menée dans le quartier de Jobar, à Damas, sont destinées à fabriquer les gaz de combat, a annoncé, hier, le commandement de l'armée gouvernementale dans un communiqué cité par l'agence SANA. "Lors de l'opération de notre courageuse armée menée à Jobar, un dépôt de précurseurs destinés à fabriquer des armes chimiques et une provision d'antidotes ont été découverts. La présence de ces substances chez les groupes terroristes est une preuve flagrante de l'utilisation de gaz de combat contre notre peuple et son armée et confirme que tous ce qui est nécessaire pour faire usage d'armes chimiques est obtenu depuis l'étranger par les terroristes", indique le communiqué. Samedi, la télévision syrienne a diffusé les images de ce qui avait été saisi chez les terroristes à Jobar, s'agissant notamment de jerricans en plastique, de plusieurs sacs contenant de la poudre blanche, des bouteilles pour gaz naturel, des grenades démontées, des charges pour lance-grenades et des caisses remplies de masques à gaz. Deux tonneaux de couleur verte portaient une inscription en arabe "fait en Arabie saoudite".
Al-Nosra promet de se venger Le Front djihadiste Al-Nosra, affilié à Al-Qaïda et qui combat le régime syrien, a promis hier de se venger sur les villages alaouites, branche du chiisme à laquelle appartient le président Bachar al-Assad. Les villages alaouites paieront le prix de chaque roquette chimique tombée sur nos parents à Damas, a affirmé le chef d'Al-Nosra, Abou Mohammad al-Jolani, dans un message audio diffusé sur des sites islamistes. Il a promis le tir de mille roquettes, en soulignant qu'il s'agissait d'une dette envers (...) nos parents dans la Ghouta orientale, un secteur aux mains des rebelles qui borde Damas où l'opposition accuse le régime d'avoir mené une attaque aux armes chimiques mercredi. Ce régime a attaqué la région orientale (de la province de Damas) avec des dizaines de roquettes chimiques qui ont tué des centaines d'enfants, de femmes et d'hommes, a-t-il dénoncé, en appelant les combattants à travers le pays à participer à cette vengeance. Le chef d'al-Nosra a laissé entendre que les attaques pouvaient avoir lieu dès dimanche, appelant les soldats d'al-Nosra à propager leur feu (..) avant la fin du jour et le coucher du soleil. La Syrie a nié en bloc ces accusations, affirmant n'avoir jamais utilisé d'armes chimiques. Se basant sur des rapports médicaux, l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a annoncé avoir comptabilisé plus de 300 morts par gaz toxique depuis mercredi dans ce secteur, dont des dizaines de rebelles. L'organisation Médecins sans frontières a fait état de son côté du décès de 355 patients présentant des symptômes neurotoxiques, tout en restant prudente sur leur origine et sur les responsabilités. Al-Nosra, inconnu il y a deux ans, avait prêté allégeance à Al-Qaïda en avril dernier. Fin mai, le Conseil de sécurité de l'ONU avait annoncé avoir ajouté ce groupe jihadiste à sa liste d'organisations terroristes, en raison de ses liens avec Al-Qaïda.