L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) va reprendre ses discussions avec l'Iran le 27 septembre sur le programme nucléaire controversé de Téhéran, a annoncé cette semaine Gill Tudor, porte-parole de l'agence onusienne. La dernière rencontre, qui remonte à la mi-mai et s'était soldée par un échec, avait eu lieu avant l'élection du nouveau président iranien Hassan Rohani, considéré comme un modéré. La prochaine réunion aura lieu à Vienne, siège de l'AIEA, a précisé la porte-parole. Les deux parties se sont retrouvées déjà dix fois depuis début 2012, mais sans succès. Le directeur général Yukiya Amano avait en mars exprimé sa lassitude en déclarant que les discussions tournaient en rond. Les équipes devraient néanmoins changer. Le représentant de l'Iran auprès de l'AIEA Ali Asghar Soltanieh a récemment été remplacé et le négociateur de l'agence, le chef des inspecteurs Herman Nackaerts, doit prendre sa retraite en septembre. L'AIEA n'a pas précisé qui participerait à ces nouveaux entretiens. L'agence demande d'accéder au site militaire de Parchin, près de Téhéran, où elle soupçonne le pays d'avoir procédé à des tests d'explosion conventionnelle applicable au nucléaire. Plus généralement, elle veut négocier un accord (approche structurée) lui donnant un accès plus large à des sites, individus et documents afin de pouvoir répondre à tous les points soulevés dans son très critique rapport de novembre 2011. Elle avait dressé un catalogue d'éléments présentés comme crédibles et indiquant que l'Iran avait travaillé à la mise au point de l'arme atomique avant 2003 et peut-être ensuite, ce que le pays dément formellement.
Augmenter les capacités d'enrichissement L'Iran a continué de défier les grandes puissances en augmentant sa capacité d'enrichissement d'uranium, selon un rapport de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA). Dans son rapport trimestriel sur l'Iran, le gendarme de la non-prolifération nucléaire indique que le pays dispos désormais de 1 008 centrifugeuses de deuxième génération (IR- 2 m) sur son site nucléaire de Natanz, contre près de 700 comptabilisées il y a trois mois. Au 24 août, aucune de ces centrifugeuses (qui servent à enrichir l'uranium) n'est toutefois entrée en production, selon ce document. Le chef sortant de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique (OIEA), Fereydoun Abassi Davani, avait récemment évalué à un millier le nombre de ces nouvelles centrifugeuses. Téhéran a également augmenté le nombre de ses centrifugeuses de première génération (IR-1) à 15 416, soit environ 1 860 de plus que dans le précédent rapport. Dans le site souterrain de Fordo (centre), leur nombre est en revanche resté identique (2 710). Les Occidentaux et Israël soupçonnent l'Iran de vouloir développer l'arme atomique sous couvert de son programme nucléaire civil. Téhéran affirme de son côté enrichir de l'uranium jusqu'à 5 et 20% pour la production d'électricité et le secteur médical. Le pays est sous le coup de plusieurs sanctions des Nations unies, des Etats-Unis et de l'Europe pour son programme nucléaire. Avec un équipement plus performant, les Occidentaux craignent que l'Iran ne puisse plus facilement produire de l'uranium enrichi à un niveau de pureté nécessaire pour fabriquer l'arme nucléaire (90%). Au total, le pays a produit 372,5 kg d'uranium enrichi à 20%, soit 48,5 kg de plus qu'il y a trois mois. Une partie ayant été convertie en combustible, il n'en restait que 185,8 kg, un niveau inférieur aux 240 à 250 kg nécessaires, selon les experts, pour fabriquer une bombe atomique. L'annonce intervient alors que plus tôt dans la journée, l'AIEA avait confirmé la reprise le 27 septembre à Vienne des discussions avec l'Iran, interrompues depuis la mi-mai. Il s'agira de la onzième réunion depuis début 2012 et la première depuis l'élection du nouveau président iranien Hassan Rohani, considéré comme un modéré. Ce dernier, ancien négociateur sur le nucléaire de l'Iran dans les discussions diplomatiques avec les grandes puissances, a prôné une entente constructive avec le monde pour régler la crise. Sans être disposé à renoncer à l'enrichissement, il a souligné que l'Iran était prêt à davantage de transparence dans le dossier nucléaire. L'agence veut un accord (approche structurée dans le jargon diplomatique) avec la République islamique lui garantissant un accès plus large à des sites, documents ou individus afin de vérifier si le pays a travaillé ou non à la mise au point de l'arme atomique avant 2003. Elle demande notamment d'accéder au site militaire de Parchin, près de Téhéran, où elle soupçonne le pays d'avoir procédé à des tests d'explosion conventionnelle applicable au nucléaire. Dans son nouveau rapport, elle dresse une liste des points d'achoppement entre les deux parties au cours des dix précédentes réunions. L'agence exige notamment de ne pas fournir dès le début tous les détails sur la façon dont elle mènera des vérifications, ni sur la date, ni sur le lieu. Elle veut aussi être en mesure de revenir sur un point déjà discuté, une demande maintes fois rejetée publiquement par le représentant de l'Iran auprès de l'AIEA, Ali Asghar Soltanieh. Ce dernier va toutefois quitter son poste le 1er septembre. Selon l'agence Irna, il sera remplacé par Reza Najafi, l'actuel directeur général chargé des affaires politiques et internationales au sein du ministère des Affaires étrangères. Depuis son arrivée au pouvoir, M. Rohani a procédé à plusieurs changements dans l'équipe de négociations sur le nucléaire.