Les candidats à la chancellerie allemande, Angela Merkel de l'alliance conservatrice CDU/CSU et Peer Steinbrück du SPD, se sont rencontrés dimanche soir dernier à la télévision, dans le cadre de la campagne législative. Difficile pour autant de qualifier ce débat de duel car les adversaires répondaient aux questions des modérateurs de quatre chaînes. Même si les propos ne se sont pas enflammés il s'agissait d'un événement central, marquant l'étape finale de la préparation pour les élections du 22 septembre, a écrit hier le quotidien " Nezavissimaïa gazeta ". 17,6 millions de spectateurs ont suivi ce débat télévisé, qui a tourné principalement autour de l'économie, de l'euro, de l'emploi, de l'enseignement professionnel pour les jeunes, des salaires, des retraites, des finances, de la santé, etc. La chancelière a paru calme et confiante, sortant ses atouts tels que la croissance économique et le bas taux de chômage du pays. Son rival était dans l'offensive, citant les témoignages d'injustice sociale et mentionnant les dettes croissantes dans les secteurs public et du privé. L'affrontement le plus fort a concerné la Grèce : ce thème inquiète beaucoup les Allemands. Récemment, le gouvernement fédéral a reconnu que ce pays pourrait avoir besoin d'une aide financière supplémentaires à terme - d'un troisième "plan de sauvetage". Merkel n'a pas réussi à en donner le montant exact, arguant du fait qu'"on ignore comment la situation évoluera en Grèce". D'après elle, la pression sur Athènes se maintiendra afin que le pays tienne ses engagements économiques. Steinbrück a qualifié la situation grecque d'échec de la stratégie du gouvernement fédéral dans la politique européenne. Selon lui, les pays en difficulté, tels que la Grèce, ne doivent pas se voir prescrire des programmes d'austérité à la chaîne. Ils ont besoin d'un projet de relance économique couplé à des stimulations de la croissance. L'opposition est aidée par la critique de la politique européenne de Merkel. Cela ne devrait pourtant pas influencer significativement les résultats du vote, de même que l'indignation des Allemands contre l'espionnage américain. La chancelière a reconnu que l'activité de la NSA avait affecté la confiance mais elle a déclaré ensuite qu'elle n'avait pas de raisons de ne pas croire aux affirmations des USA et du Royaume-Uni selon lesquelles ils ne mettent pas l'Allemagne totalement sur écoute. Son rival n'a pas manqué de reprocher à Merkel son échec à protéger les Allemands. Dans les conditions du combat pour la sympathie et les voix des électeurs, l'adoption de positions différentes sur toutes les questions est naturelle. Ce qui met davantage en évidence la coïncidence de positions des candidats sur la question syrienne. Connaissant les dispositions de la majorité absolue de la population, Angela Merkel n'a pas soutenu la politique de Washington. Lors du débat, elle s'est prononcée contre la participation de l'Allemagne à l'opération occidentale contre Damas et Peer Steinbrück a tenu le même discours. Les deux adversaires ont déclaré que le mandat de l'ONU était obligatoire pour intervenir et exprimé l'espoir que la réunion des chefs d'Etat au sommet du G20 à Saint-Pétersbourg serait l'occasion de chercher une solution politique à la crise. Le débat a duré 90 minutes. Le sondage en temps réel de la chaîne ARD donne Steinbrück, qui était plus agressif, gagnant. Il a réduit son retard sur Merkel de 17 points et cette fois 45% des Allemands seraient prêts à voter pour lui contre 48% pour la chancelière. Les arguments et les explications de Steinbrück sont considérés comme plus clairs mais ces mêmes personnes interrogées estiment que Merkel est plus sympathique, compétente, et qu'elle inspire confiance. Surtout, d'après le sondage, le duel télévisé n'a eu aucune incidence sur les préférences de 47% des électeurs. Par conséquent, le combat pour les voix continue. Le Bundestag, dissous, se réunira aujourd'hui pendant trois heures pour examiner la situation en Allemagne. Angela Merkel et Peer Steinbrück n'y manqueront pas de croiser leurs épées une nouvelle fois.
Une guerre au Proche-Orient selon Assad Une intervention militaire en Syrie risque de provoquer une guerre au Proche-Orient et la propagation de l'extrémisme, a déclaré la veille le président syrien Bachar el-Assad dans une interview au journal français " Le Figaro ". "Le Moyen-Orient est un baril de poudre, et le feu s'en approche aujourd'hui. Il ne faut pas seulement parler de la riposte syrienne, mais bien de ce qui pourrait se produire après la première frappe. Or personne ne peut savoir ce qui se passera. Tout le monde perdra le contrôle de la situation lorsque le baril de poudre explosera. Le chaos et l'extrémisme se répandront. Le risque d'une guerre régionale existe", a indiqué M. Assad à la question de savoir quelle serait la riposte de Damas en cas de frappes militaires contre la Syrie. La situation en Syrie s'est aggravée suite à une annonce, faite le 21 août par certains médias hostiles au président Bachar el-Assad, de l'emploi d'armes chimiques par les troupes gouvernementales syriennes près de Damas. Les autorités syriennes ont démenti cette allégation, déclarant que l'armée n'avait jamais recouru aux gaz de combat.
Assad fustige les accusations françaises Le président syrien Bachar el-Assad a qualifié d'infondées les allégations sur l'emploi par les autorités syriennes d'armes chimiques, rapportait toujours le journal français " Le Figaro ". "Quiconque accuse doit donner des preuves. Nous avons défié les Etats-Unis et la France d'avancer une seule preuve. MM. Obama et Hollande en ont été incapables, y compris devant leurs peuples", a indiqué M. Assad. Le président Assad a noté que la France deviendrait un ennemi de la Syrie si elle menait une politique hostile à son égard. "Le peuple français n'est pas notre ennemi, mais la politique de son Etat est hostile au peuple syrien. Dans la mesure où la politique de l'Etat français est hostile au peuple syrien, cet Etat sera son ennemi. Cette hostilité prendra fin lorsque l'Etat français changera de politique. Il y aura des répercussions, négatives bien entendu, sur les intérêts de la France", a déclaré M.Assad.
La France avance ses preuves L'attaque chimique effectuée le 21 août dernier près de Damas a été lancée depuis une région contrôlée par les autorités syriennes, ont rapporté lundi les médias internationaux se référant à une note déclassifiée du renseignement français. Les auteurs du rapport affirment en outre que les troupes gouvernementales syriennes ont par la suite bombardé les régions attaquées aux armes chimiques pour cacher l'emploi de gaz de combat. Le rapport de neuf pages sera présenté au parlement français et publié sur les sites officiels en France.
Réunion des "Amis de la Syrie" le 8 septembre à Rome La prochaine rencontre des pays dits "Amis de la Syrie" soutenant l'opposition syrienne se tiendra le 8 septembre à Rome au niveau des ministres des Affaires étrangères, ont rapporté les médias internationaux. La rencontre mettra en présence les ministres de onze pays dont les Etats-Unis, la France, le Qatar et l'Arabie saoudite. La réunion de Rome se tiendra dans le contexte d'une aggravation de la situation en Syrie suite à une annonce, faite le 21 août par certains médias hostiles au président Bachar el-Assad, de l'emploi d'armes chimiques par les troupes gouvernementales syriennes près de Damas.
L'OTAN en faveur d'une riposte Il faut riposter sévèrement à l'attaque chimique en Syrie pour dissuader d'autres dictateurs, a déclaré lundi à Bruxelles, le secrétaire général de l'OTAN Anders Fogh Rasmussen. "Il faut que la réaction de la communauté internationale permette d'éviter une nouvelle attaque chimique à l'avenir, qu'elle soit un signal dangereux pour les dictateurs du monde entier", a indiqué M.Rasmussen lors d'une conférence de presse. Commentant l'éventuelle intervention militaire en Syrie, le secrétaire général a souhaité que cette opération soit courte et ciblée. Le secrétaire général a par ailleurs de nouveau appelé à régler la situation en Syrie par la voie politique. Il s'est dit persuadé que les autorités syriennes étaient responsables de l'emploi d'armes chimiques dans le pays. A la question de savoir pourquoi l'Alliance ne considérait pas le règlement de la situation en Syrie comme une mission prioritaire, M.Rasmussen a noté que l'OTAN n'avait pas de rôle en Syrie. Selon lui, le rôle de l'Alliance consiste à protéger la Turquie contre une attaque de la part de la Syrie. "Si la Turquie est attaquée, ses alliés de l'OTAN discuteront de la position à adopter", a ajouté M. Rasmussen. Toutefois, il n'a pas jugé nécessaire de prendre des mesures de protection supplémentaires pour protéger la Turquie.
Le président vénézuélien appelle Obama à la paix Le président vénézuélien Nicolas Maduro a annoncé dimanche avoir envoyé une lettre à son homologue américain Barack Obama l'appelant à ne pas effectuer d'intervention militaire en Syrie. "Je viens d'envoyer une lettre de paix au président Obama au nom de notre pays et des représentants indépendants. J'y souligne que nous aimons l'humanité. Paix, Paix!", a indiqué M. Maduro sur son compte Twitter. Le chef de l'Etat vénézuélien avait promis d'adresser une lettre à M. Obama la semaine prochaine. Selon lui, les Syriens doivent régler eux-mêmes les problèmes intérieurs de leur pays et une attaque contre la Syrie risque de provoquer une catastrophe au Proche-Orient. M. Maduro considère l'éventuelle intervention militaire en Syrie, envisagée par les Etats-Unis et leurs alliés, comme une opération inutile, injuste et criminelle.
Poutine soutient l'idée d'un dialogue parlementaire Russie-USA Le président russe Vladimir Poutine a soutenu la veille l'idée des parlementaires russes de lancer un dialogue avec leurs collègues américains sur le règlement pacifique de la situation en Syrie. "Je considère cette initiative comme très opportune et bonne. Un dialogue franc permettant d'exposer ses arguments et sa position permet de mieux comprendre", a indiqué M. Poutine lors d'une rencontre avec la présidente du Conseil de la Fédération (chambre haute du parlement russe) Valentine Matvienko dans sa résidence de Novo-Ogariovo, dans la région de Moscou. M. Poutine a espéré qu'une discussion entre les parlements russe et américain permettra "de mieux faire comprendre la position de la Fédération de Russie, de faire entendre les arguments russes et d'écouter les partenaires américains". "Ce dialogue entre les parlements sera un élément important de développement des relations russo-américaines", a conclu M. Poutine.