Le secteur des télécommunications a connu des mutations considérables, la loi de juillet 2000 a supprimé le monopole sur ce secteur névralgique, séparant les activités d'exploitation de la poste de celle des télécommunications. Cela a donné la possibilité à des opérateurs privés étrangers d'y investir. En outre, une Autorité de Régulation de la Poste et Télécommunications (ARPT), qui veille au respect de la réglementation et garantit le libre jeu de la concurrence entre les différents opérateurs, a été créée, toutefois la régulation de ce secteur s'est avérée une tâche difficile pour l'Etat algérien. A cet effet, l'évolution du marché mondial des télécommunications et sa croissance, notamment avec l'émergence des nouvelles technologies, rendent la mission de régulation "plus rude", a estimé, dimanche à Alger, la présidente de l'Autorité de régulation de la poste et des télécommunications (ARPT), Zohra Derdouri. "L'évolution du marché des télécommunications, sa croissance, mais aussi sa complexité, notamment avec l'émergence des nouvelles technologies, font que la mission de régulation devient de plus en plus rude", a-t-elle indiqué à l'ouverture d'un séminaire sur la normalisation des réseaux de téléphonie mobile. Organisé conjointement par l'ARPT et l'Union internationale des télécommunications (UIT), le séminaire, d'une journée, est animé par un groupe d'experts africains en nouvelles technologies de l'information et de la communication (TIC). Mme Derdouri a expliqué qu'"une connaissance et une maîtrise parfaites de la dynamique du marché des télécommunications et des technologies y afférentes, sont requises pour s'acquitter loyalement et efficacement de la mission de régulation dans l'environnement actuel". Elle a déploré la "faible maîtrise" par certains pays d'Afrique des aspects juridiques et techniques qui sont liés au secteur des télécommunications et de sa régulation à l'ère de l'économie numérique. A propos du séminaire, la directrice de l'ARPT a précisé qu'il visait à donner un aperçu détaillé sur ce qui se fait au niveau international en matière de réseaux mobiles et à mettre en place des normes et des standards pour permettre une régulation "efficace" et "efficiente". Le séminaire qui se veut, a-t-elle ajouté, un "éclairage supplémentaire" pour une meilleure appréhension des ramifications et des vicissitudes des domaines des télécommunications et de la régulation, vise aussi à inciter les pays qui accusent un certain retard dans ce domaine à développer leurs réseaux. Par ailleurs, il faut noter que l'Algérie devrait être le leader du continent africain en matière d'usage des TIC et non figurée en bas des tableaux de tous les classements mondiaux. La régulation de ce marché potentiel devient plus qu'urgente. Pour rappel, la loi 2000-03 du 8 août 2000 donne à l'ARPT les prérogatives et obligations suivantes : veiller au respect d'une concurrence loyale entre les opérateurs, garantir la transparence et la non-discrimination , et informer les usagers sur les chiffres et les réalités du marché des télécommunications , entre autres garantir l'impartialité de ses arbitrages et décisions, notamment en interdisant à ses membres tout intérêt direct ou indirect avec une quelconque entreprise du secteur des télécommunications. Hélas, 13 ans après la loi, le paysage des TIC en Algérie est de plus en plus désolant.