Le passé arabo-musulman est revisité depuis le 19 septembre dernier à travers une impressionnante exposition sur le patrimoine des centres urbains du Maghreb central. Ce rendez-vous plastique qui s'étalera sur trente jours se tient au Bastion 23 à la place des Martyrs, dans le cadre de la manifestation d'“Alger, capitale de la culture arabe”. Etant aussi condensé que compliqué, ce passé impose d'avance pour l'explorer un travail de patience et de rigueur. C'est pour cette raison que les organisateurs se sont contentés de montrer des ouvrages allant à la seule période du quatrième au neuvième siècle de l'Hégire, c'est-à-dire du IX° siècle de l'ère chrétienne au XV°, soit à la veille de l'époque ottomane. La présence coloniale française a ignoré dans sa reconstitution de l'histoire de l'Algérie, le passé prestigieux des peuples du Maghreb central à travers l'important rôle qu' ils ont joué dans l'enrichissement et l'épanouissement de la civilisation arabo-musulmane. C'est connu, les colons ont tout fait pour imposer leur propre civilisation tentant au passage de détruire tout ce qui fait du colonisé son identité propre ou encore son authentique culture. La colonisation s'intéressait de fait à reproduire les bases d'une civilisation léguée par les Romains. C'est l'Institut d'archéologie qui a mis sur pied cette exposition, une véritable page d'histoire sur un héritage qu'ont légué les peuples arabes et musulmans. Soutenue par “ Alger, capitale de la culture arabe ”, cette initiative prend forme par l'organisation de cette exposition et la publication d'un catalogue. L'exposition qui a lieu dans les espaces du Palais XVII se présente sur trois volets. D'abord un panorama photographique, ensuite présentation de maquettes et enfin l'exposition d'objets archéologiques, prêtés par les musées locaux et régionaux. Les régions concernées par cette grande exposition s'appellent la Kalaâ des Banu Hammad, près de M'sila, le site archéologique de Tobna à Barika dans la wilaya de Batna, Achir dans la circonscription de Médéa, Tahert l'actuel Tiaret. Ces lieux constituaient d'importants centres urbains dans les périodes déjà citées et leur contribution à la civilisation arabo-musulmane est déterminante dans l'histoire des Arabes et de l'Islam, influençant les grands courants du Moyen-Orient. “Les recherches continuent au moyen des fouilles pour approfondir la découverte de ces précieuses contributions ” déclare Aïcha Hawafi, enseignante à l'Institut d'archéologie qui, avec Azzoug Abdelkrim, Mazouz Abdelhak et Hassaine Saïd, ses collègues enseignants dans le même établissement, sont présents durant cette exposition pour expliquer et commenter ce riche passé arabo-musulman qui a brillé dans les grands centres urbains du Maghreb central. “Notre objectif d'une telle rencontre consiste à créer des liens entre nos étudiants en archéologie et le ministère de la Culture avec les institutions qui lui sont rattachées ” précise encore Aïcha Hawafi à l'issue d'une conférence de presse animée de concert avec le chef de projet et le commissaire de cette exposition. Une exposition qui nous ap-prend un peu plus sur notre passé qui est loin d'être “ex nihilo”.