Le gouvernement portugais demande à ses créanciers internationaux un nouvel assouplissement de son objectif de déficit public pour l'année prochaine, à 4,5% du PIB, contre un objectif de 4% fixé actuellement, a déclaré le vice-premier ministre portugais Paulo Portas. C'est un secret pour personne que le gouvernement et la troïka (UE-BCE-FMI, ndlr) ont eu des divergences sur l'objectif pour 2014 lors du dernier contrôle de l'application du plan de sauvetage en mars, a-t-il rappelé devant une commission parlementaire. Lors du dernier examen, le gouvernement portugais avait défendu un déficit public à 4,5%, alors que la troïka a souhaité 4%. Le gouvernement continue de croire que l'objectif qu'il a défendu est le plus approprié. Nous aborderons ce point lors de la prochaine évaluation du programme d'aide qui débutera lundi, a précisé de son côté la ministre des Finances, Maria Luis Albuquerque. La troïka a déjà assoupli à deux reprises les objectifs de déficit du Portugal. Actuellement, le gouvernement est tenu de ramener le déficit public, qui a atteint 6,4% du PIB en 2012, à 5,5% à la fin de l'année et à 4% l'année prochaine. Nous maintenons notre objectif de déficit pour 2013, a assuré la ministre. Objectivement, il y a une amélioration significative par rapport au premier trimestre, ce qui nous place dans la trajectoire correcte pour atteindre l'objectif fixé pour cette année, a-t-elle ajouté. Le Portugal avait enregistré au premier trimestre un déficit public de 10,6% du PIB, gonflé par la recapitalisation de la banque privée Banif, qui a reçu une injection de 700 millions d'euros de fonds publics. Au deuxième trimestre, l'économie portugaise a connu une embellie, renouant avec la croissance (+1,1%) après deux ans et demi de récession, accompagné par une inversion de la courbe du chômage (16,4%). Le Portugal s'était engagé à assainir ses finances et à réformer son économie en échange d'une aide de 78 milliards d'euros sur trois ans accordé en mai 2011 par l'Union européenne et le Fonds monétaire international. Tant que le pays sous assistance n'a pas récupéré son indépendance financière, le Portugal a tout intérêt à respecter ses objectifs et mettre en œuvre le plan d'ajustement jusqu'en juin 2014, au terme du programme d'assistance, a relevé M. Portas. Les experts de la troïka représentant les créanciers du Portugal retourneront à Lisbonne le 16 septembre afin d'entamer le prochain examen du plan de rigueur et de réformes. Cette mission aurait dû commencer à l'origine le 15 juillet, mais avait été reportée à la demande du gouvernement portugais en raison de la grave crise politique que traversait le pays et qui a failli entraîner l'éclatement de la coalition de centre droit au pouvoir.