Depuis quelques années, les pays maghrébins ont entrepris de multiples efforts de coopération en matière de sécurité sociale. Ces efforts se sont concrétisés par la signature de plusieurs conventions bilatérales. Toutefois, l'expérience algérienne reste l'une des plus convoitées au Maghreb. Ainsi, Le ministre de l'Emploi, du Travail et de la Sécurité sociale, Mohamed Benmeradi a présenté jeudi à Tunis l'expérience algérienne en matière de sécurité sociale et promotion de l'emploi. M. Benmeradi a affirmé, lors des travaux de la 10e session du Conseil ministériel maghrébin de la formation, l'emploi et les affaires sociales, la "disponibilité" de l'Algérie à échanger ses expériences dans les domaines liés à la lutte contre le chômage, la promotion de l'emploi et le sens de l'initiative chez les jeunes. Un dispositif approuvé en 2008 qui a pour objectif de créer pas moins de 3 millions d'emplois à l'horizon 2014, selon le ministre. Il a mis l'accent sur l'expérience algérienne "pionnière" dans le domaine de la sécurité sociale qui couvre plus de 85% des citoyens. M. Benmeradi est revenu sur le programme des réformes engagées dans le secteur permettant la modernisation du système de la sécurité sociale notamment le lancement de la carte Chifa qui a été généralisée sur l'ensemble du territoire national fin 2012. Il a rappelé, dans ce sens, que l'Ecole supérieure de la sécurité sociale qui ouvrira ses portes prochainement revête une "dimension maghrébine et africaine et constitue un pôle scientifique qui contribuera, incontestablement à développer les performances et connaissances des cadres". S'agissant de la situation de la communauté maghrébine à l'étranger, il a rappelé la dernière conférence tenue en juin dernier à Alger et qui a été sanctionnée par plusieurs recommandations qui, a-t-il dit, sont à même d'"assurer une meilleure prise en charge de l'émigré maghrébin dans le cadre d'une approche globale et pluridisciplinaire". Pour ce qui est des perspectives de parachèvement de l'édification maghrébine, le ministre a affirmé que ce choix est "stratégique" et un parcours "incontournable" du fait des blocs et pôles induits par les nouvelles relations internationales sur fond d'une mondialisation "dévastatrice". Pour M. Benmeradi, la 10e session du Conseil ministériel maghrébin intervient dans un contexte "délicat" marqué par de nombreux défis et des aspirations socioéconomiques de plus en plus accrues. Il a, également relevé la "difficulté" de répondre à toutes les aspirations du citoyen d'où l'aggravation du problème du chômage chez les jeunes et l'"explosion" des demandes sociales de logement, de formation et de couverture médicale. Evoquant les perspectives de consolidation de la coopération intermaghrébine, M. Benmeradi a estimé que la dernière offre européenne visant à renforcer l'insertion maghrébine "permettra de dégager une position commune" pour accélérer le rythme de coopération entre les pays de l'UMA et tirer profit des expériences du partenaire européen. Les délégations maghrébines présentes à cette rencontre ont examiné plusieurs problèmes liés à la jeunesse dont la lutte contre le chômage et la création d'un conseil maghrébin des affaires des retraités. Les présidents des délégations ont, en outre, mis l'accent sur l'importance de telles réunions périodiques, de nature à permettre de se concerter et d'unifier les approches sur les questions qui intéressent la jeunesse maghrébine, tels l'emploi et la formation. Dans un autre sillage, le Conseil ministériel maghrébin de la Formation, l'Emploi et les Affaires sociales a salué l'exposé présenté par la délégation algérienne sur la création d'un Institut supérieur de sécurité sociale en veillant à la double dimension "maghrébine et africaine". Les participants ont accueilli favorablement le projet algérien qui consacrera 25% de ses places pédagogiques aux étudiants maghrébins pour l'année 2014/2015, lit-on dans le procès-verbal qui a sanctionné les travaux du Conseil ministériel maghrébin lors de sa 10e session et dont une copie a été remise à la presse. Le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, M. Mohamed Benmeradi, avait affirmé, lors des travaux, que cet institut est considéré comme un pôle scientifique qui contribuera au développement des compétences et connaissances des cadres. Le document a porté, en outre, sur les questions liées à la formation, appelant les pays maghrébins à "approfondir" leurs politiques en matière de formation professionnelle dans le but de répondre aux besoins économiques et faciliter l'insertion des jeunes dans le marché du travail. Concernant les moyens de lutte contre l'analphabétisme, le Conseil ministériel a recommandé la création d'un portail électronique d'alphabétisation et d'un réseau maghrébin des associations bénévoles activant dans ce domaine. L'accent a été mis également sur l'importance de conclure des accords de coopération entre les différentes structures maghrébines activant dans le domaine de la lutte contre la pauvreté, et la création d'un comité technique commun pour le développement des programmes d'éradication de la pauvreté ainsi que le renforcement des programmes d'aide bénévole. D'autre part, les participants ont préconisé le développement de l'action des associations civiles et la mise en place de mécanismes de coordination entre les associations maghrébines dans le domaine social ainsi que l'élaboration de politiques publiques pour encourager le bénévolat. Concernant la couverture sociale, les ministres maghrébins ont réitéré leur appel pour la refonte de la Charte maghrébine sur l'action sociale en vue de lui conférer un caractère de projet de développement global qui prend en compte la dimension préventive dans le traitement des dérives et la formation de spécialistes sociaux dans les centres spécialisés. Pour ce qui est des questions liées à la promotion de la famille, de la femme et de l'enfance, le Conseil ministériel souligne la nécessité de créer des mécanismes de soutien des initiatives économiques en direction de la femme et l'uniformisation des législations sociales au profit de la famille, de la femme, de l'enfance et des personnes âgées. Cette intiative permettra aux pays maghrébins de se rapprocher sur le plan de la sécurité sociale, ce qui ouvrira la porte à d'autres accords entre les six pays membres.