Le 1er Festival international de poésie à Paris qui s'est clôturé dimanche dernier après cinq jours d'activités, a rendu un vibrant hommage au poète algérien Tahar Djaout, l'écrivain qui a ouvert la liste morbide des assassinats d'intellectuels en Algérie. Le thème de cette rencontre extraordinaire des poètes des 5 continents qui a été placée dans le cadre de la décennie internationale de la promotion de la Non –Violence et de la Culture de la Paix au profit des enfants du Monde décidée par l'UNESCO, est celui de la paix. De très nombreuses manifestations ont eu lieu et de nombreux poètes méconnus ont fait le déplacement, alors que d'autres ont été célébrés, lors de ce rendez-vous qui tenait à ce que les invités soient essentiellement engagés. Yvan Tetelbom, président de l'association, “Poètes à Paris”, organisatrice de l'événement a expliqué que l'hommage rendu à Tahar Djaout, se veut une reconnaissance à l'œuvre et au talent de l'auteur de L'exproprié et du Chercheur d'os. “ Grâce à Djaout, j'ai découvert la poésie avant de la faire. C'est à travers lui et son oeuvre que j'ai pénétré dans la mémoire poétique du pays où je suis né ”, soutient Yvan Tetelbom, natif d'Azzefoun, la ville du défunt poète (Tizi Ouzou). “ Avec Djaout, j'ai découvert la fierté et l'intelligence algériennes ”, a-t-il souligné en ajoutant que ce festival est “ une ambition partagée avec 170 poètes venus des quatre coins du monde pour jeter des passerelles entre les cultures, entre les hommes, entre les artistes ”. Pour Ivan Tetelbom, ce festival est celui de la résonance des poètes, un pont pour rallier tous ceux qui se proclament de la justice. “ Par nos vers, nos thèmes et par notre engagement, nous voulons montrer à la France le chemin qui lui reste pour être à la hauteur de ses idéaux de liberté, d'égalité et de droits de l'homme ”, a-t-il dit. Pour lui “ la poésie est un vecteur essentiel de l'engagement humaniste qui éternise les émotions, combat les injustices, valorise la femme, contribue au dialogue entre les civilisations. La poésie représente le seul moyen d'avoir une relation au monde, plus vraie ”. Ce festival qui a sillonné les lieux historiques et populaires de la capitale française et principalement le 20e arrondissement (Barbès), la bibliothèque Les Couronnes, la librairie les Gâtines, la salle des fêtes de la Mairie, le Salon International de la poésie en toutes langues, le cimetière du Père Lachaise, et s'est étendu jusqu'aux jardins partagés, au Café de Flore, à l 'auditorium Saint Germain, au Palais du Luxembourg, à la Maison de l'Amérique latine pour se conclure au Théâtre du Gymnase. Ce florilège de rencontres est un véritable partage de tons, de styles, de rythmes, à travers des lectures, conférences, travaux sur le thème ” la poésie langue de paix”, spectacles, performances…Le public est allé en force à la rencontre de ces artistes venus d'Algérie, de Tunisie, du Maroc, de Palestine, d'Irak, de Jordanie, de Russie, du Canada, du Mexique et d'autres contrées lointaines pour écouter, apprécier leurs vers et découvrir leur monde poétique. Le thème de la 2e édition de ce festival, prévue en 2008, sera consacrée à la liberté, dans toutes ses formes.