Les autorités kényanes ont annoncé, hier, en tout début de journée que les forces de sécurité avaient "le contrôle" du centre commercial de Westgate à Nairobi, où un commando d'islamistes somaliens a tué une soixantaine de personnes retenues en otages depuis samedi. Le sort des assaillants restait inconnu. "Nos forces sont en train de passer au peigne fin tous les étages du bâtiment. Nous pensons que tous les otages ont été libérés", a déclaré le ministère de l'Intérieur sur son compte Twitter. "Nous contrôlons le Westgate", a ajouté le ministère. Selon les autorités kényanes, trois assaillants sont morts lundi. Mais le sort des autres membres du groupe, de nationalités diverses, restait inconnu peu après minuit. On ignorait également s'ils avaient miné ou non le bâtiment.
Habillés en femmes Un peu plus tôt, le porte-parole du gouvernement, Manoah Esipisu, avait affirmé que les forces spéciales kényanes ne rencontraient plus aucune "résistance" dans le bâtiment. Néanmoins, "le statut des éléments hostiles reste à confirmer", avait de son côté indiqué le centre kényan de gestion des crises. Le ministre kényan de l'intérieur Joseph Ole Lenku a précisé que tous les "terroristes", de diverses nationalités selon les services de sécurité, étaient des hommes, certains habillés en femmes. Plusieurs sources militaires affirment qu'un des assaillants tués est une femme blanche, peut-être la veuve d'un des kamikazes qui s'étaient attaqués aux transports londoniens en 2005.
Dix suspects arrêtés Selon les autorités, le commando se serait longtemps retranché dans le supermarché Nakumatt mais un soldat kényan avait affirmé lundi que les djihadistes étaient en fait dispersés en plusieurs groupes aux troisième et quatrième étages du complexe, notamment dans une salle de cinéma. Dans la journée, un membre des forces spéciales kényanes ayant participé aux combats a raconté la difficulté de l'intervention, parlant d'une partie de "cache-cache" avec les islamistes dans les magasins du vaste centre commercial. Les assaillants "ont brûlé des matelas pour faire diversion, ils ont essayé de s'échapper", a de son côté déclaré le chef de l'armée kényane, le général Julius Waweru Karangi. Selon le ministère de l'Intérieur, plus de 10 suspects ont par ailleurs été arrêtés "pour interrogatoire".
Des soldats combattent un ou deux hommes armés Les forces spéciales kényanes combattent encore un ou deux assaillants islamistes cachés à l'intérieur du centre commercial Westgate, à Nairobi, ont indiqué des sources de sécurité. Selon ces sources, les militants ont été localisés et sont isolés à l'intérieur ou à côté d'un casino situé dans un des étages élevés du centre commercial. Des coups de feu sporadiques et le bruit d'une explosion ont été entendus à l'aube, venant de l'intérieur de l'immeuble, ont indiqué des témoins. Ces coups de feu interviennent après que le gouvernement kényan eût affirmé lundi être en plein contrôle de la situation dans le centre commercial, trois jours après l'attaque. Les sources de sécurité ont confirmé que plusieurs otages avaient été secourus et évacués vers un hôpital militaire. Les rebelles shebab somaliens, liés à Al-Qaïda, ont revendiqué cette attaque qui a fait au moins 62 morts et près de 200 blessés.
Plusieurs Américains et une Britannique parmi les assaillants Deux ou trois Américains et une Britannique figuraient parmi les assaillants qui ont attaqué le centre commercial Westgate à Nairobi, tuant plus de 60 personnes, a déclaré la ministre kényane des Affaires étrangères Amina Mohamed à la télévision PBS. La ministre, qui était interrogée par la télévision publique américaine en marge de la réunion de l'Assemblée générale des Nations unies à New York, a confirmé des informations de presse selon lesquelles des Américains et des Britanniques se trouvaient parmi ceux qui ont perpétré le carnage. D'après les informations que nous avons, il y a deux ou trois Américains et pour le moment j'ai entendu parler d'une Britannique, a-t-elle affirmé lors de cet entretien. La ministre a indiqué que cette Britannique avait déjà commis des actes terroristes similaires à de nombreuses reprises. En ce qui concerne les Américains, a-t-elle expliqué, ce sont de jeunes hommes, entre 18 et 19 ans (...) d'origine somalienne ou arabe, mais qui vivaient aux Etats-Unis, dans le Minnesota et dans un autre endroit.
Londres fera "tout" pour que les assaillants soient jugés Londres a assuré que son gouvernement fera tout son possible pour que les responsables de l'attaque du centre commercial Westgate de Nairobi soient jugés. Une déclaration qui intervient, alors que les forces spéciales kényanes combattaient toujours, hier matin, les assaillants islamistes retranchés dans le bâtiment. "Le Royaume-Uni fera tout son possible pour aider les Kényans pour que toutes les personnes responsables de cette attaque barbare soient jugées", a déclaré un porte-parole du Foreign Office. Londres a en revanche refusé de commenter les informations des autorités kényanes affirmant qu'une Britannique figurait parmi le commando de Nairobi. "Nous sommes au courant des commentaires de la ministre (kényane) des Affaires étrangères", a-t-il simplement dit. Amina Mohamed a déclaré mardi à la télévision américaine PBS qu'une Britannique et "deux ou trois Américains" participaient au commando qui a lancé une attaque contre le luxueux centre commercial de Westgate, tuant plus de 60 personnes. L'assaut a été revendiqué par les insurgés islamistes somaliens, qui disent agir en représailles à l'intervention militaire kényane en Somalie voisine, lancée fin 2011.