Les forces kényanes combattaient toujours mardi les hommes armés retranchés dans le centre commercial Westgate de Nairobi afin de libérer les otages, quatre jours après l'attaque terroriste qui a coûté la vie à 62 personnes. Des échanges nourris d'armes automatiques ont retenti mardi matin vers 09H30 (06H30 GMT) dans ou autour du centre commercial Westgate de Nairobi, assiégé depuis samedi par l'armée kényane, ont rapporté des médias. Selon des sources de sécurité, les forces spéciales kényanes poursuivent et combattent sporadiquement "un ou deux" terroristes toujours retranchés dans le bâtiment, un vaste dédale de boutiques. Les tirs ont duré environ cinq minutes avant de s'interrompre, et provenaient probablement du Westgate, sans certitude absolue qu'ils soient localisés à l'intérieur du bâtiment car la presse est tenue à l'écart par les forces de sécurité kényanes. Des tirs et des explosions avaient déjà retenti à l'aube dans le bâtiment, pris d'assaut à la grenade et à l'arme automatique samedi par un commando armé lié aux insurgés islamistes somaliens shebab, qui ont revendiqué l'attaque. Le gouvernement kényan assure avoir repris le contrôle du bâtiment "Les forces kényanes passaient, dans la nuit de lundi à mardi, au peigne fin les étages du centre commercial à la recherche des personnes qui auraient été oubliées", a affirmé le ministère kényan de l'Intérieur. "Nous contrôlons le Westgate", a déclaré le ministère. Le gouvernement kényan avait un peu plus tôt affirmé que tous les otages avaient probablement été évacués. L'attaque a fait, selon la Croix-rouge, au moins 69 morts et près de 200 ont été blessées. Le gouvernement assure avoir repris le bâtiment, selon son porte-parole, les forces spéciales "nettoient Westgate sans rencontre de "résistance". Les autorités affirment avoir libéré tous les otages, mais les hommes armés affirment en détenir encore, "vivant". "Les hommes armés tiennent encore leur position" et les otages qui étaient détenus "sont toujours vivant", a affirmé un groupe somalien apparemment lié au shebab. Des étrangers parmi les assaillants Deux ou trois Américains et une Britannique figuraient parmi les assaillants qui ont attaqué le centre commercial Westgate à Nairobi, selon la ministre kényane des Affaires étrangères Amina Mohamed. La ministre, qui était interrogée par la télévision publique américaine en marge de la réunion de l'Assemblée générale des Nations unies à New York, a confirmé des informations de presse selon lesquelles des Américains et des Britanniques se trouvaient parmi ceux qui ont perpétré le carnage. "D'après les informations que nous avons, il y a deux ou trois Américains et pour le moment j'ai entendu parler d'une Britannique", a-t-elle affirmé lors de cet entretien. La ministre a indiqué que cette Britannique avait déjà commis des actes terroristes similaires "à de nombreuses reprises". En ce qui concerne les Américains, a-t-elle expliqué, ce sont "de jeunes hommes, entre 18 et 19 ans (...) d'origine somalienne ou arabe, mais qui vivaient aux Etats-Unis, dans le Minnesota et dans un autre endroit". Par ailleurs, selon le ministère de l'Intérieur, plus de 10 suspects ont été arrêtés "pour interrogatoire", sans plus de détail. Il s'agit de l'attentat le plus meurtrier à Nairobi depuis une attaque suicide d'Al-Qaïda en août 1998 contre l'ambassade des Etats-Unis, qui avait fait plus de 200 morts.