Le court métrage "Square Port Saïd" du jeune réalisateur algérien Fouzi Boudjemaie, en compétition à la septième édition du Festival d'Oran du film arabe (FOFA), est un "appel de l'Algérie à ses enfants d'y rester". Interviewé par l'APS en marge de la projection de son film, il a indiqué que cette œuvre aborde "une envie de partir, de quitter l'Algérie", exprimée à travers le personnage d'un jeune homme et également l'appel de l'Algérie à ses enfants "d'y rester", à travers le personnage d'une jeune fille. Le réalisateur a recouru dans son court métrage, produit en 2011, à l'origami comme moyen de communication entre une jeune fille et sa petite sœur et un jeune homme, qui se rencontrent dans un bus. S'agissant du choix de construire son film sans le moindre dialogue, devenu une tendance chez beaucoup de jeunes réalisateurs en Algérie et ailleurs, il a expliqué que c'est un défi qu'il voulait relever. "Le cinéma, c'est avant tout l'image", a-t-il dit ajoutant qu'il a personnellement fait le choix de faire parler l'image au lieu de recourir au dialogue, le "plus facile" des procédés cinématographiques. Le jeune réalisateur, qui aime beaucoup la discipline du court métrage, n'exclut pas une expérience en long métrage, mais n'a toujours pas de projet en vue. Sa prochaine œuvre sera ainsi un court métrage qui met en scène un malade agonisant et "l'accompagnera jusqu'à sa destination finale", a-t-il indiqué. Pour son prochain film, il a fait d'autres choix que pour le premier, puisqu'il s'agira d'un court métrage parlant. Le film est au stade du montage financier, avec un producteur français, comme pour "Square Port Said", en attendant de trouver un coproducteur algérien. Quatre autres courts métrages ont été projetés au cours de la séance de samedi, à savoir "Trois bougies" de l'Egyptien Ahmad Fouad, "Nos beaux rêves" de la Jordanienne Ghada Saba, "La ruse" de la Libanaise Hiba Tawdji et "Safi" de l'Emirati Ahmad Zain.
''Mariam" ou l'hymne à la femme et à l'espoir de Paix en Syrie Le film "Mariam", du cinéaste Bassil El-Khatib, représentant la Syrie dans la catégorie des longs-métrages en compétition au 7ème FOFA, se décline par son contenu en un hymne à la femme syrienne et à l'espoir de Paix en Syrie. Un public nombreux a fait le déplacement jeudi soir à la salle Maghreb (ex-Régent) pour découvrir cette œuvre toute récente d'El-Khatib qui raconte un siècle d'histoire syrienne à travers le vécu, à des époques différentes, de trois femmes portant chacune le prénom Mariam. Le visionnage s'est tenu en présence du réalisateur et de comédiens ayant campé un rôle dans ce long-métrage du genre dramatique, à l'instar d'Essaad Fedha, Dima Kandalaft, Sabah El-Jazaeri et Mayssoun Abou Saad. Bassil El-Khatib a indiqué dans ce cadre que le tournage de son film s'est déroulé dans des conditions difficiles eu égard à la conjoncture de son pays. Né en 1962, ce cinéaste d'origine palestinienne, a suivi des études cinématographiques au sein d'un institut spécialisé à Moscou (Russie) avant d'entamer son parcours artistique au cinéma, au théâtre et à la télévision. Sa filmographie comporte plusieurs courts-métrages et feuilletons tels ceux intitulés "El-Ghaliboun" et "Nizar Qabbani", en hommage au célèbre poète syrien (1923-1998). Fils du poète palestinien Youssef El-Khatib (1931-2011), le réalisateur de "Mariam" a également à son actif des publications à caractère poétique. La projection de son film s'est tenue en présence du président du jury, le cinéaste algérien Ahmed Rachedi qui s'est félicité des "conditions de visionnage mobilisées à l'occasion de ce festival". "La qualité est parfaite aussi bien à l'image qu'au son", a-t-il souligné dans une déclaration, ajoutant que cette impression est partagée par l'ensemble des participants à la nouvelle édition du FOFA. "Le matériel de pointe utilisé dans ce cadre, appelé DCP (Digital Cinema Package), gagnerait à être généralisé aux différentes salles de cinéma du pays pour offrir une qualité de projection à la hauteur de l'effort consenti sur le plan esthétique du film", a préconisé M. Rachedi. Le président du jury a affirmé en outre que ce festival constitue "un excellent moyen pour encourager les chaînes de télévision arabes à réserver au moins un pour cent de leur grille de programme à la production cinématographique arabe". La compétition dans la catégorie des longs-métrages se poursuit vendredi avec le visionnage de trois œuvres intitulées "Jeudi après-midi" de Mohamed Damak (Tunisie), "Jours de cendres" de Amar Si Fodhil (Algérie) et "Quand Monalisa a souri" de Fadi Haddad (Jordanie).
La conjoncture arabe actuelle est "favorable" à l'émergence de jeunes cinéastes La réalisatrice égyptienne Nadine Khan estime que la conjoncture arabe actuelle est "favorable" à l'émergence de jeunes cinéastes. Dans une déclaration à la presse à l'issue de la projection jeudi soir à la salle "Maghreb" de son film, "Haraj oua Maraj", en compétition dans le cadre de la 7e édition du FOFA, elle a souligné que "la situation sociale et politique que vit le monde arabe dont l'Egypte, est une opportunité permettant l'émergence de jeunes cinéastes, au moment où l'on assiste à une quasi- désertion de grands producteurs". "Cet état de fait aura plusieurs répercussions sur le monde des arts, à l'instar du septième art qui nécessite un accompagnement et une adaptation à l'ère des mutations", a-t-elle ajouté. Elle a également déclaré qu'elle soutient la démarcation du cinéma de thématiques politiques et la poursuite et la concentration des efforts vers la réalisation de films traitant de questions sociales profondes selon une vision et une perspective sociologiques. La réalisatrice égyptienne a revalorisé, d'autre part, la percée de la femme ayant marqué sa présence en force dans le cinéma arabe, "dans des sociétés dominées par l'homme". Au sujet du cinéma dit "indépendant" dans les pays arabes, l'interlocutrice a expliqué que cette indépendance a un rapport avec la production, considérant que les cinéastes doivent exceller pour réaliser des œuvres indépendantes du point de vue du contenu, loin de toutes considérations politiques.