Les cours de l'or et de l'argent ont eu des comportements erratiques cette semaine, chutant brutalement mardi et mercredi avant de se reprendre quelque peu en fin de semaine. L'or est tombé mercredi à un plus bas depuis le 7 août, à 1 277,15 dollar l'once, tandis que l'argent a atteint mardi son minimum depuis le 12 août, à 20,62 dollars l'once. "Cette chute brutale est surprenante étant donné que l'échec des négociations sur le budget américain aurait dû provoquer une hausse des cours des métaux précieux", ont indiqué les économistes de Commerzbank. Vu comme une valeur sûre par les investisseurs, l'or sert généralement de refuge en cas d'inquiétudes sur l'économie mondiale. Faute d'un accord sur le budget au Congrès, les administrations centrales des Etats-Unis sont partiellement fermées depuis mardi matin 04H00 GMT et quelque 900 000 fonctionnaires fédéraux, soit 43% des effectifs, ont été mis d'office en congés sans solde. "Les opérateurs de marché suivant une stratégie de court terme et ayant parié sur une hausse de l'or en raison du conflit budgétaire ont été pris au piège" et ont dû ajuster leur position, ont expliqué les experts de Commerzbank. "La glissade (du cours de l'or) sous la barre psychologique des 1.300 dollar l'once a sans aucun doute provoqué ultérieurement des ventes techniques", ont-ils ajouté. En fin de la semaine, l'or et l'argent se sont ressaisis "grâce à la faiblesse du dollar et de faibles données économiques aux Etats-Unis", ont observé les économistes de la banque allemande. Ces deux éléments invitent les investisseurs à penser que la Réserve fédérale américaine (Fed) n'entamera pas tout de suite la diminution de ses mesures de soutien à l'économie américaine. La Fed, qui injecte actuellement 85 milliards de dollars par mois dans le système financier américain, a décidé à la surprise générale de maintenir le statu quo lors de sa dernière réunion de politique monétaire en septembre. Ces injections diluent la valeur du dollar et font craindre une augmentation de l'inflation à long terme, deux éléments qui poussent les investisseurs vers la sécurité que représente l'or. Les discussions à venir sur le plafond de la dette américaine pourraient encore renforcer l'attrait du métal jaune, ont souligné des analystes. Les responsables politiques américains vont en effet devoir bientôt s'atteler à des discussions sur le plafond de la dette de la première économie mondiale qui, faute d'accord préalable, sera atteint le 17 octobre, risquant de placer les Etats-Unis en défaut de paiement.
Le platine toujours insensible à une grève en Afrique du Sud Le platine a atteint jeudi un plus bas depuis presque trois mois, à 1.364,40 dollars l'once, malgré une grève qui réduit drastiquement la production de platine chez Anglo American Platinum (Amplats), le premier producteur mondial de platine. Amplats enregistre depuis vendredi dernier plus de 80% d'absences sur ses sites de Rustenburg et nord du Pilanesberg, ce qui a réduit la production de platine de 3.100 onces par jour. La production minière mondiale de platine est d'environ 15 000 onces par jour. "Avec le marché chinois en vacances pour la semaine de congés à l'occasion de la fête nationale, le platine n'a pas eu de soutien pour résister à l'affaiblissement du cours de l'or", sur lequel il a tendance à calquer ses mouvements, a expliqué le site d'information Platinum Today, qui appartient au premier affineur mondial de platinoïdes, Johnson Matthey. Sur le London Bullion Market, l'once d'or a terminé à 1 309,75 dollars au fixing du soir, contre 1 341 dollars le vendredi précédent. L'once d'argent a clôturé à 21,65 dollars, contre 21,61 dollars sept jours auparavant. Sur le London Platinum and Palladium Market, l'once de platine a fini à 1 386 dollars, contre 1 416 dollars une semaine auparavant. L'once de palladium a clos à 706 dollars, contre 725 dollars il y a sept jours.
Les métaux de base minés par la paralysie budgétaire US Les cours des métaux de base échangés sur le London Metal Exchange (LME) ont baissé cette semaine, sapés par la paralysie budgétaire aux Etats-Unis et les craintes liées au relèvement du plafond de la dette américaine. Les métaux industriels ont été affectés par "la longévité et la sévérité de la paralysie de l'Etat fédéral américain", ont expliqué les analystes de Macquarie. Faute d'un accord sur le budget au Congrès, les administrations centrales des Etats-Unis sont partiellement fermées depuis mardi matin 04H00 GMT et quelque 900 000 fonctionnaires fédéraux, soit 43% des effectifs, ont été mis d'office en congés sans solde. A mesure que la semaine se déroulait et que la paralysie persistait, "le marché est devenu de plus en plus nerveux", ont remarqué les analystes de Triland Metals, et ce d'autant plus que l'échéance pour le relèvement du plafond de la dette américaine se rapproche. Outre les négociations sur le budget, les responsables politiques américains vont en effet devoir bientôt s'atteler à des discussions sur le plafond de la dette de la première économie mondiale qui, faute d'accord préalable, sera atteint le 17 octobre, risquant de placer les Etats-Unis en défaut de paiement. "L'avertissement du Trésor américain sur les conséquences potentiellement catastrophiques d'un défaut sur la dette américaine a particulièrement pesé sur les prix", a-t-on indiqué chez Triland Metals. Jeudi, le Trésor a publié un rapport avertissant qu'un défaut des Etats-Unis sur leur dette serait "potentiellement catastrophique" pour l'économie. La faiblesse du dollar, engendrée par les incertitudes budgétaires aux Etats-Unis, a toutefois soutenu certains métaux en début de semaine, tel que l'étain, qui a touché un nouveau plus haut en six mois lundi à 23 500 dollars la tonne, ou encore l'aluminium et le plomb, qui ont atteint mardi des plus hauts depuis le 29 août, à respectivement 1 860 dollars la tonne et 1 935,25 dollars la tonne. La dépréciation du billet vert rend l'achat de matières premières libellées en dollar plus attractif pour les investisseurs munis d'autres devises.
Le nickel affaibli par un marché excédentaire Le nickel a atteint jeudi son plus bas depuis le 31 juillet, à 13 525 dollars la tonne, plombé par une offre abondante. Le Groupe international d'étude sur le nickel (INSG) estime ainsi que le marché mondial du nickel sera excédentaire de 140 000 tonnes cette année et de 120 000 tonnes l'année prochaine. "L'étendue du surplus devient évidente quand on la compare à la petite taille du marché du nickel, avec une production annuelle d'à peine 2 mio de tonnes", ont fait remarquer les économistes de Commerzbank. "Le plus gros problème reste l'énorme augmentation de la production +non conventionnelle+ de fonte de nickel (nickel pig iron, NPI) en Chine, estimée à 450 000 tonnes cette année", ont-ils expliqué. La fonte de nickel coûte moins cher à produire que le nickel raffiné. Du coup, les stocks de nickel dans les entrepôts agréés par le LME sont à leur plus haut historique, à 226'998 tonnes. Sur le LME, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s'échangeait à 7 190,50 dollars la tonne vendredi, contre 7 287,25 dollars le vendredi précédent. L'aluminium valait 1 821,50 dollars la tonne, contre 1 835,25 dollars. Le plomb valait 2 055,50 dollars la tonne, contre 2 111 dollars. L'étain valait 22 900 dollars la tonne, contre 23 430 dollars. Le nickel valait 13 590 dollars la tonne, contre 13 955 dollars. Le zinc valait 1 865,25 dollars la tonne, contre 1 914 dollars.