Le gouvernement et l'opposition en Mauritanie ont entamé des discussions pour tenter d'obtenir un consensus sur l'organisation des élections législatives et locales prévues dans le pays en novembre. Il s'agit du premier dialogue entre les deux parties après des années de rapports conflictuels. La durée des pourparlers n'a pas été indiquée. Chaque camp compte cinq délégués aux discussions. Celui du pouvoir est conduit par Mohamed Yahya Ould Horma, ministre de la Communication et vice-président du parti au pouvoir. Les opposants, réunis au sein de la Coordination de l'opposition démocratique (COD, une dizaine de partis politiques), sont menés par Mohamed Ould Moloud, négociateur en chef des accords de Dakar de 2009 qui ont conduit à l'élection présidentielle remportée par Mohamed Ould Abdel Aziz. Le dialogue est lancé, il débute par une réunion préparatoire à huis clos pour déterminer le contenu et la forme des concertations qui s'engagent, a affirmé le chef du parti islamiste Tewassoul, Jemil Ould Mansour. M. Ould Mansour est un membre influent de la COD qui menaçait de boycotter les élections législatives et locales. Selon lui, une question primordiale doit être posée d'entrée de jeu: celle du report des élections prévues le 23 novembre et dont la période de dépôt de listes candidates doit se clôturer mercredi soir. La COD avait dans un premier temps contesté la légitimité du pouvoir du président Mohamed Ould Abdel Aziz et réclamé son départ. Une exigence aujourd'hui abandonnée, parce qu'elle n'est plus d'actualité, a indiqué un de ses dirigeants. Cependant, selon une source proche des négociateurs de la COD, l'opposition continuera à poser la question de la formation d'un nouveau gouvernement indépendant pour mener à ces élections mais sans en faire un préalable, sachant que le pouvoir rejette totalement cette proposition. Une plate-forme adoptée par la COD qui sera au cœur des discussions avait également exigé des améliorations techniques, administratives et politiques nécessaires, selon les opposants, pour la crédibilité du scrutin. " Nous les écouterons, s'ils sont sérieux, ils ne doivent pas poser des problèmes insensés comme celui du gouvernement et d'autres positions fâcheuses, car nous sommes (à ces discussions) de bonne foi et espérons qu'ils seront de même ", a averti Khalil Ould Teyeb, membre de la délégation du pouvoir. Lors d'une conférence de presse commune à la suspension des travaux, les chefs des deux délégations se sont dits optimistes pour la suite des discussions, ne soulevant aucun point de discorde entre les deux camps.