Dans un rapport établi sur les logements préfabriqués dans la wilaya de Chlef, Le bureau de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (LADDH) de Chlef, condamne, fermement, le traitement injuste des autorités envers cette wilaya après le tragique tremblement de terre qu'à connu la région. Ils ont également lancé un appel aux personnalités politiques d'intervenir pour résoudre le problème de logements préfabriqués, à commencer par un logement durable dans la région. Le gouvernement ne sait plus où donner de la tête, les grèves successives ont touché pratiquement tous les domaines d'activité. Les jeunes chômeurs du Sud auxquels les pouvoirs publics ont porté beaucoup d'attention ces derniers temps, risquent d'éveiller la jalousie dans d'autres wilayas telles que la wilaya de Chlef dont les habitants vivent depuis 33 ans dans des conditions abominables à cause de séisme qui a frappé la région en 1980. La LADDH dans son rapport n'a pas manqué de dénoncer la gestion archaïque et catastrophique du dossier des sinistrés de la wilaya, qui depuis 1980 continuent de vivre dans des logements préfabriqués que les pouvoirs publics ont mis en place comme étant un plan d'urgence. Chlef, une ville connue depuis longtemps pour sa zone de forte sismicité. Elle est classé la 3e région très sismique. Le plus terrible tremblement de terre en Algérie était celui d'Orléans Ville (Chlef actuellement), dans la nuit du 09 septembre 1954. Ce dernier a fait 1500 morts et 1200 blessés. En 1980 il y a eu le même drame. Un séisme d'une magnitude de 7,2 à l'échelle Richter, a fait des centaines de morts et de blessés. Face à un tel désastre les pouvoirs publics ont mis en place des mesures et un plan d'urgence pour venir en aide aux sinistrés. Hélas, ce plan s'est installé dans la durée. 33 ans après, les Chélifiens vivent toujours dans des conditions précaires. Ils ne sont toujours pas relogés, et ce, en dépit des multiples promesses des responsables. Ces mesures consistaient en première phase en le recasement des familles sinistrées sous des tentes pour ensuite les reloger dans des préfabriqués. Par ailleurs, le délai de ce dernier plan (préfabriqué) devait expirer en 1995. Sauf que d'après le rapport, la situation demeure la même jusqu'à nos jours. Les citoyens continuent après 32 ans de vivre le même calvaire. Les bidonvilles, l'habitat précaire et le préfabriqué font, toujours, le décor du paysage à travers la wilaya de Chlef. Cette politique de bricolage mise en place par les autorités a engendré beaucoup de préjudice aux habitants de la région. En effet, les logements préfabriqués représentent un risque majeur sur la santé des Chélifiens. Ces derniers qui ont passé plus de trente ans dans ces abris se sont exposés à toutes sortes de maladie et de contamination, notamment, les maladies respiratoires, allergiques, et le plus sévère le diagnostic fréquent du cancer pulmonaire alarmant en raison de la présence de l'amiante. Un produit classé par le Centre international de recherche contre le cancer comme étant une substance cancérogène. Pis encore le secteur de la santé connaît le même sort. Après presque 33 ans, les soins continuent toujours à être prodigués dans des établissements qui ne répondent plus aux exigences nécessaires. Ces infrastructures ont atteint des dégradations avancées. Une situation qui se répercute négativement sur la qualité des soins ainsi que sur la prise en charge effective des malades. Les techniciens en exercice éprouvent quant à eux beaucoup de difficultés pour mener à bien leur mission. Face aux négligences de la part des pouvoirs publics, et les contraintes rencontrées par les habitants pour la reconstruction, à savoir la bureaucratie, baisse du pouvoir d'achat de ces locataires de logements préfabriqués, manque de main-d'œuvre qualifiée , la hausse vertigineuse des prix des matériaux de construction … ont suscité un mouvement de protestation féroce le 27 avril 2008, où les communes voisines de Chlef et de Chettia étaient secouées par de violentes émeutes pour exprimer leur ras-le-bol et dénoncer l'indifférence des autorités locales face à la sinistre vie que les habitants de la région endurent depuis 33 ans.