Le ministre du Développement industriel et de la Promotion de l'investissement, Amara Benyounès, et le secrétaire général de l'UGTA, M. Abdelmadjid Sidi Saïd, ont versé, chacun de son côté, vers un point devant les travailleurs du Complexe sidérurgique d'El Hadjar en appelant à instaurer un bon climat afin d'arriver à l'objectif d'atteindre une production de 2 millions de tonnes d'ici 4 ans. C'est ainsi que dans son allocution devant les travailleurs du complexe réunis à l'occasion de l'acquisition par le groupe public Sider de 51 % du capital d'ArcelorMittal Annaba, M. Benyounès a estimé que le succès des investissements programmés pour un montant de 763 millions dollars, destinés à porter la capacité du complexe à 2 millions de tonnes d'acier liquide par an d'ici à 2017, sera "tributaire de la mobilisation des travailleurs, de leurs représentants et de l'administration pour favoriser l'instauration d'un climat de stabilité sociale". M. Amara Benyounes a également considéré que l'atteinte des objectifs tracés, la préservation des acquis des travailleurs et des intérêts du complexe "exigent la complémentarité entre travailleurs, syndicalistes et gestionnaires". Le ministre a d'autre part estimé nécessaire de renouveler et de réhabiliter les équipements de cette usine pour corriger ses dysfonctionnements. Il a également souligné que les travailleurs, leurs représentants et les cadres de l'administration du complexe "assument aujourd'hui la responsabilité historique de conduire ce complexe vers le bout du tunnel et de relancer la sidérurgie à Annaba". Pour sa part, le secrétaire général de l'UGTA, M. Abdelmadjid Sidi Saïd, a appelé à "préserver la stabilité sociale" et à "barrer la route aux opportunistes et aux groupes d'intérêts aux desseins déstabilisateurs". Il a également exhorté les travailleurs à assumer pleinement leurs responsabilités en respectant le pacte de stabilité sociale et en recourant au dialogue afin d'assurer la réussite du plan de développement de l'industrie sidérurgique à Annaba. En visite au Complexe sidérurgique d'El Hadjar, le ministre, accompagné du secrétaire général de l'UGTA, a également visité le haut fourneau numéro 2 à l'arrêt depuis plus d'un mois pour raisons d'entretien. Il s'est également rendu sur le site de l'unité tuberie de l'entreprise Sider, spécialisée dans la production de conduites de transport de gaz. Il est utile de rappeler que de nombreux sidérurgistes d'ArcelorMittal Annaba avaient fait part de leur "satisfaction" et de leur "optimisme" à la suite de l'annonce, il y a une semaine, de la reprise prochaine par l'Etat du contrôle à hauteur de 51% du complexe sidérurgique d'El Hadjar. Travailleurs affectés aux hauts fourneaux, aux chaînes de production, à l'administration ou aux services, ils étaient unanimes à considérer que la signature de l'accord entre Sider et Mittal permet d'entrevoir avec un grand optimisme le plan d'investissement qui ne pourra être efficient que lorsque l'Etat se sera engagé dans la relance de l'une des plus importantes bases de l'industrie lourde en Algérie. Faut-il aussi rappeler que la situation était en crise dans ce Complexe. A noter qu'avec le groupe indien l'ambiance de travail n'est plus la même. D'ailleurs un membre du conseil syndical de l'entreprise, avait soutenu que l'exemple le plus probant de cet "échec" est illustré par le fait que le complexe qui employait 11 000 travailleurs au début de ce partenariat a réduit cet effectif "de moitié, sans dividendes économiques avérés". Le complexe d'El Hadjar qui employait, avant 2001, près de 11 000 travailleurs et produisait 1,2 million de tonnes d'acier liquide par an, a commencé à "péricliter depuis 2008 pour ne plus produire que 600 à 700 000 tonnes annuellement". L'autre exemple de "l'échec" consommé avec le groupe indien, ce sont ces arrêts de travail et ces "mouvements légitimes" de protestation qui "émaillent la vie de l'usine depuis quelque temps". La grève la plus pénalisante avait eu lieu en janvier 2010, lorsque les travailleurs du complexe avaient débrayé durant neuf (9) jours pour réclamer la mise en œuvre du plan d'investissement. Le complexe sidérurgique ArcelorMittal Annaba qui emploie aujourd'hui 5.800 travailleurs a produit, en 2012, 580.000 tonnes d'acier liquide. Ainsi et au grand bonheur des travailleurs, le groupe industriel public Sider va reprendre le contrôle du complexe sidérurgique d'El Hadjar en portant son capital à 51% dans ce complexe, détenu jusqu'ici à 70% par le numéro un mondial de la sidérurgie, l'indien ArcelorMittal, avaient indiqué mardi à l'APS des sources proches du dossier. Le principe de reprendre le contrôle du complexe par Sider a été acquis au cours d'un Conseil des participations de l'Etat (CPE), tenu début juillet passé.