Une intervention militaire en Syrie ne permettrait pas de mettre fin au conflit qui ensanglante ce pays, estime le secrétaire général de l'Otan Anders Fogh Rasmussen cité hier par les médias occidentaux. "A l'heure actuelle, je ne vois pas de rôle pour l'Otan (dans le conflit syrien). Il n'existe pas de solution militaire à la crise en Syrie", a déclaré M. Rasmussen lors d'une conférence de presse conjointe avec le ministre grec des Affaires étrangères Evangelos Venizelos à Athènes. Le dirigeant de l'Alliance atlantique s'est également prononcé en faveur de "l'initiative commune russo-américaine sur la tenue d'une conférence internationale" sur la crise syrienne. Mi-septembre dernier, M. Rasmussen a estimé nécessaire de ne pas exclure un éventuel recours à la force contre le gouvernement de Damas afin d'aider les diplomates à résoudre le conflit.
Au moins 190 civils tués par des insurgés Au moins 190 personnes ont été tuées et plus de 200 autres prises en otage lors d'une opération punitive menée par des groupuscules d'opposition armée en août dernier dans l'ouest de la Syrie, rapporte vendredi l'organisation de défense des droits de l'homme Human Rights Watch (HRW). L'ONG précise que des commandos de cinq groupes rebelles, dont des affiliés à la nébuleuse terroriste Al-Qaïda, ont participé à l'opération lancée le 4 août dans la province de Lattaquié. Il s'agit entre autres du Front Al-Nosra, de l'Etat islamique en Irak et au Levant et du Jaish al-Muhajireen wal Ansar. Financée par des donateurs des pays du Golfe, l'attaque visait les agglomérations à majorité alaouite (une branche du chiisme à laquelle appartient le président syrien Bachar el-Assad, ndlr). L'HRW précise qu'au moins 67 personnes ont été exécutées publiquement et souligne dans son rapport qu'il s'agit de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité. "Ces abus (…) sont une opération planifiée et bien coordonnée visant la population civile de ces villages", a indiqué Joe Stork, le directeur par intérim de HRW pour le Proche-Orient. La Syrie est secouée par un conflit depuis mars 2011. Selon les estimations de l'ONU, les affrontements entre les troupes syriennes et l'opposition ont fait près de 100 000 morts.
Au moins 20 morts dans un tir d'obus près de Damas Au moins 20 personnes ont trouvé la mort et 23 autres ont été blessées avant-hier dans un tir d'obus contre la banlieue damascène de Jamarana à majorité chrétienne et druze, rapporte l'agence syrienne SANA. Trois obus de mortier sont tombés à proximité d'un centre commercial, et un autre a explosé près d'un hôpital, indique l'agence. Les explosions ont provoqué d'importantes destructions dans le quartier, touchant plusieurs bâtiments et véhicules. D'autres détails de l'attaque ne sont pas pour l'instant disponibles.
L'initiative russe comme modèle de règlement des conflits au PO, selon Peres L'initiative russe qui a donné un coup d'envoi au désarmement chimique en Syrie peut servir de modèle pour le règlement politique d'autres problèmes au Proche-Orient, a déclaré avant-hier le président israélien Shimon Peres. "La Russie a avancé une initiative qui a aidé à résoudre un conflit aussi complexe et à lancer un processus contrôlé de démantèlement des armes chimiques [syriennes]. Il me semble que [ce processus] peut devenir une sorte de logiciel, pour utiliser un langage moderne, appelé à résoudre à l'avenir des problèmes similaires", a indiqué le lauréat du Prix Nobel de la paix en recevant dans sa résidence de Jérusalem le chef du Service russe pour le contrôle des stupéfiants (FSKN), Viktor Ivanov. M. Peres, 90 ans, a assuré que tous les problèmes au Proche-Orient pouvaient être résolus par le biais diplomatique, contrairement à ce que pensait Carl Philipp Gottlieb von Clausewitz, théoricien militaire prussien, auteur d'un traité majeur de stratégie militaire. "Nous pouvons jeter dehors Clausewitz, car aujourd'hui les confits ne résultent pas d'une politique, mais de son absence", a souligné le chef de l'Etat hébreu.