Au moins 190 personnes ont été tuées et plus de 200 autres prises en otages lors d'une opération punitive menée par des groupuscules d'opposition armée en août dans l'ouest de la Syrie, a rapporté hier l'organisation de défense des droits de l'Homme Human Rights Watch (HRW). L'ONG précise que des commandos de cinq groupes rebelles, dont des affiliés à la nébuleuse terroriste Al Qaïda, ont participé à l'opération lancée le 4 août dans la province de Lattaquié. Il s'agit entre autres du Front Al Nosra, de l'Etat islamique en Irak et au Levant et du Jaish al-Muhajireen wal Ansar. Financée par des donateurs des pays du Golfe, l'attaque visait les agglomérations à majorité alaouite (une branche du chiisme à laquelle appartient le président syrien Bachar Al Assad, ndlr). L'HRW précise qu'au moins 67 personnes ont été exécutées publiquement et souligne dans son rapport qu'il s'agit de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité. «Ces abus (…) sont une opération planifiée et bien coordonnée visant la population civile de ces villages», a indiqué Joe Stork, le directeur par intérim de HRW pour le Proche-Orient. Participation de l'Iran à Genève 2 L'approche de l'Occident concernant la participation de l'Iran à la conférence internationale sur la Syrie, connue sous le nom de Genève 2, est devenue plus réaliste, a estimé hier à Moscou le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov. «Quant à l'Iran, les arguments étranges contre sa participation cèdent la place ces derniers temps à une approche plus réaliste. C'est sans doute l'impact des perspectives prometteuses des négociations sur le programme nucléaire iranien», a déclaré le ministre devant les journalistes. «Quoi qu'il en soit, la participation de l'Iran à la conférence de Genève, tout comme celle d'autres Etats ayant de l'influence sur différents groupes syriens, est indispensable», a souligné M.Lavrov. La Russie apprécie grandement l'aide humanitaire koweïtienne à la Syrie et s'engage à soutenir toutes les initiatives visant à alléger la souffrance du peuple syrien, a déclaré hier aux journalistes le ministre russe des Affaires Sergueï Lavrov à l'issue d'un entretien avec son homologue koweïtien, cheikh Sabah Khaled Al-Sabah. «La Russie fournit de l'aide humanitaire aux civils syriens et nous soutiendrons toutes les initiatives visant à alléger concrètement la souffrance du peuple syrien", a indiqué M.Lavrov. «Nous avons grandement apprécié les efforts des autorités koweïtiennes visant à accorder et à mobiliser une aide humanitaire au profit du peuple syrien, que ce soient des réfugiés à l'extérieur du pays ou des déplacés, dont le nombre dépasse celui de réfugiés et qui ont un besoin urgent d'aide», a ajouté le ministre russe. Selon les données fournies début septembre par le bureau syrien de l'Agence des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR), le conflit civil qui se poursuit en Syrie depuis mars 2011 a fait cinq millions de déplacés et près de deux millions de réfugiés. De leur côté, les Nations unies indiquent dans un rapport publié le 7 octobre dernier que d'après les prévisions du Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l'ONU, le nombre total de déplacés en Syrie pourrait atteindre 6,5 millions en 2014, et que celui de réfugiés en provenance de Syrie pourrait se chiffrer à quatre millions. Des terroristes formés en Afghanistan Des pays tiers entraînent illégalement en Afghanistan des commandos chargés de lutter contre le régime syrien, en leur apprenant notamment à manier des armes chimiques, a indiqué hier à Moscou le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov. «On a appris dernièrement que des pays tiers ont illégalement utilisé le territoire afghan échappant au contrôle de Kaboul pour y entraîner des terroristes chargés de combattre le régime syrien, en leur apprenant notamment à manier des substances toxiques», a déclaré M.Lavrov lors d'une conférence de presse. D'autre part, selon les informations de Moscou, la fameuse cellule islamiste Jabhat al-Nosra (Front du soutien, ndlr) envisage de livrer sur le territoire irakien des substances toxiques et des spécialistes afin d'organiser des attentats en Irak.