L'accord sur le désarmement chimique syrien, parachevé samedi à Genève par les chefs de la diplomatie russe et américaine, a été fortement salué hier par la communauté internationale. Après la réaction de la Grande-Bretagne, de la France et de l'Algérie, d'autres pays et organisations se sont exprimés hier pour soutenir cette démarche américano-russe qui a permis d'éviter la guerre à la région du Moyen-Orient et favorise le règlement de la crise syrienne dans le cadre des négociations politiques. En effet, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a salué l'accord, indiquant qu'il «accueille favorablement la nouvelle que le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et le secrétaire d'Etat américain John Kerry ont conclu un accord concernant la mise en sûreté et la destruction des stocks d'armes chimiques de la Syrie». Le secrétaire général de la Ligue arabe Nabil al-Arabi a salué, hier, également, l'accord sur le désarmement chimique syrien affirmant que «l'accord en question ouvre la voie à un règlement politique et crée de meilleures conditions pour la tenue de la conférence de Genève-II». Le président américain Barack Obama a déclaré que le contrat représente «une étape importante et concrète vers l'objectif de faire passer les armes chimiques de la Syrie sous contrôle international afin qu'elles puissent éventuellement être détruites», dans un communiqué publié par la Maison-Blanche. Le ministre allemand des Affaires étrangères Guido Westerwelle a estimé que les probabilités de résolution politique augmenteront considérablement si la mise en oeuvre s'avère un succès. L'accord, salué par de nombreuses capitales européennes, a reçu hier l'appui de poids de la Chine, son chef de la diplomatie Wang Yi estimant qu'il «permet d'ouvrir des perspectives pour régler la question en Syrie par des moyens pacifiques». De son côté, le leader légendaire de la révolution cubaine Fidel Castro a hautement apprécié l'initiative de Moscou visant à garantir un règlement politique de la situation qui s'est créée autour de la Syrie. «L'initiative intelligente de la Russie [a permis d'éviter] le risque «d'explosion» du conflit, lourde de conséquences catastrophiques», a écrit le comandante dans un article publié le 14 septembre par la presse cubaine. Selon l'homme politique cubain, la Russie a réussi à résister fermement au désir de Washington de lancer «une attaque destructrice» contre la Syrie. L'initiative russe relative aux armes chimiques syriennes, selon M. Castro, permettra de prévenir une «vraie catastrophe d'envergure mondiale». De son côté, le secrétaire général de l'OTAN, Anders Fogh Rasmussen, a appelé Damas à respecter «sans réserve» cet accord. «Il s'agit d'une étape importante en vue d'assurer l'élimination rapide, sûre et vérifiable des stocks d'armes chimiques de Syrie», a-t-il assuré dans un communiqué. «L'accord devrait donner un nouvel élan à une solution politique pour mettre fin à l'horrible effusion de sang en Syrie», a conclu M. Rasmussen. Damas estime que l'accord «a permis d'éviter la guerre» Le ministre syrien de la Réconciliation Ali Haïdar a salué, hier, l'accord sur le démantèlement d'armes chimiques syriennes conclu samedi à Genève par la Russie et les Etats-Unis, estimant qu'il avait «permis d'éviter la guerre» tout en le considérant comme «une victoire pour la Syrie». «Nous saluons cet accord. D'une part, il aide les Syriens à sortir de la crise et, d'autre part, il a permis d'éviter la guerre contre la Syrie ayant privé d'argument ceux qui voulaient la déclencher», a-t-il dit dans une interview à l'agence publique russe Ria Novosti. «Cet accord est devenu possible grâce à la diplomatie et au gouvernement russes, c'est une victoire pour la Syrie remportée grâce à nos amis russes», a souligné M. Haïdar. L'Iran a aussi réagi suite à cet accord. Téhéran a estimé que les Etats-Unis n'avaient «plus de prétexte» pour frapper la Syrie après l'accord conclu à Genève sur un démantèlement des armes chimiques syriennes. Réagissant à cet accord conclu par Washington et Moscou, le vice-ministre iranien des Affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian a estimé qu'«avec la nouvelle situation, tout prétexte pour les Etats-Unis et certains pays pour mener une action militaire contre la Syrie a été de fait enlevé».