Le prix du pétrole coté à New York a fini en baisse avant-hier, effaçant en grande partie son ascension de la veille sous l'effet d'une offre mondiale revue à la hausse. Le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en novembre a clôturé en baisse de 99 cents sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), à 102,02 dollars. A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre a clôturé à 111,28 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en baisse de 52 cents par rapport à la clôture de la veille. Le rapport de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), publié vendredi, souligne encore une fois la tendance à une production florissante en dehors de l'Opep, souligne Matt Smith, de Schneider Electric. Et ce notamment aux Etats-Unis et au Canada, qui exploitent de plus en plus leurs ressources en schiste, et au Kazakhstan, qui commence à extraire du pétrole sur un nouveau gisement géant. Au total, l'agence estime que la production pétrolière hors Opep a grimpé de 1,7 million de barils par jour au troisième trimestre, la plus forte progression trimestrielle depuis dix ans. Cette nouvelle est venue compenser la baisse de la production du côté de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole, notamment causée par des réductions en Irak, en Libye et en Arabie saoudite, selon l'expert. L'AIE a confirmé cette tendance avant-hier, estimant que la production de l'Opep était tombée sous les 30 millions de barils par jour (mbj) pour la première fois depuis deux ans. En outre, l'AIE table sur une hausse encore plus grande à l'avenir de cette production hors Opep, de 1,7 mbj en moyenne l'an prochain et de 1,9 mbj au deuxième trimestre 2014, ce qui serait la plus forte augmentation enregistrée depuis les années 1970. Face à une offre aussi abondante, la demande, elle, reste limitée en cette période creuse pour la consommation aux Etats-Unis, note Carl Larry, de Oil Outlooks and Opinion. Les Etats-Unis sont le premier consommateur mondial d'or noir, or les besoins en pétrole y sont moins importants avant l'arrivée de l'hiver, où il sera consommé pour le fioul de chauffage. La demande est également sous pression en raison de la mise en congés sans solde de centaines de milliers de fonctionnaires américains pendant l'impasse budgétaire actuelle. Une situation qui a plongé le moral des ménages américains à son niveau le plus faible depuis le mois de janvier, selon la première estimation de l'indice publiée vendredi par l'Université du Michigan. La veille, la perspective d'une solution au blocage sur les finances publiques américaines à Washington avait provoqué une hausse du prix du baril, qui favorisait vendredi des prises de bénéfices, selon John Kilduff, analyste à Again Capital. En Asie, les prix du pétrole étaient en baisse dans les échanges matinaux à cause de la forte hausse des réserves de but aux Etats-Unis et malgré des progrès apparents dans les discussions sur le règlement de la crise budgétaire américaine. Après avoir fortement grimpé la veille, le baril de référence coté à New York pour livraison en novembre était en baisse de 28 cents, à 102,73 dollars, tandis que le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison également en novembre, accusait un repli de 27 cents, à 111,53 dollars.