Malgré les multiples assurances annoncées par les pouvoirs publics quant à la disponibilité des denrées alimentaires durant la fête de l'Aïd El Adha, les citoyens ont vécu, cette fois encore, le même scénario de pénurie des produits. En effet, au deuxième jour de l'Aïd El Adha, les Algérois se sont retrouvés contraints de faire le tour des communes de la capitale, à la recherche de la moindre baguette de pain ou du moindre sachet de lait. Lors d'une tournée à travers des quartiers d'Alger, dont Bab El Oued, Hassiba Benbouali, Mohamed Belouizdad et Kouba on a pu constater que la pluparts des épiceries étaient fermées. Les rideaux de la plupart des boulangeries étaient baissés hormis de rares commerces qui ont préféré vendre de la pâtisserie en cette heureuse occasion. Des parents accompagnés de leurs enfants, rencontrés à proximité de la plage El Kittani, ont exprimé leur mécontentement de voir les locaux commerciaux fermés. La quête d'une simple bouteille d'eau est quasiment mission impossible, s'exclame un citoyen. Deux aliments pratiquement absents même dans les quelques épiceries qui ont assuré le service. " J'habite à Kouba où toutes les boulangeries sont fermées, alors je me suis déplacé jusqu'à Ruisseau pour acheter du pain", a indiqué un citoyen. Un autre dira : "Je n'ai pu avoir qu'une seule baguette, malgré que je suis sorti à 6h du matin pour les acheter ". Rappelons que le nombre exact de ces commerçants et selon des informations recueillies auprès de la direction du Commerce, on apprend que 137 boulangeries, 124 magasins d'alimentation générale, 5 laiteries et 5 minoteries seront ouverts durant l'Aïd. Aussi, 22 stations-service assureront la permanence pour éviter toute pénurie de carburant. Il faut dire que ce nombre n'a pas été suffisant, pour assurer la disponibilité des produits alimentaires. Par ailleurs, il convient de noter qu'il y a un réel manque de coordination entre les directions du commerce et les commerçants, notamment les boulangers qui n'ont pas été consultés lors de l'établissement des listes de ceux qui devaient assurer la permanence. De ce fait, la plupart des commerçants n'ont pas respecté la permanence. Le Parlement avait adopté récemment la loi modifiant et fixant les conditions d'exercice de l'activité commerciale qui oblige les commerçants à approvisionner le citoyen en produits de large consommation. Les commerçants ont donc décidé, à l'encontre de tous et du ministère du commerce même, de ne pas se plier à sa volonté et de violer sa loi. Pourquoi ? Pour la simple et bonne raison que ces derniers ne se sentent nullement astreints d'appliquer ce programme de permanence. Parce que chaque année, les mêmes propos sont tenus par Mustapha Benbada et parce qu'aucune action concrète n'est appliquée. Parce qu'aussi, la réalité se dissocie des préceptes. Cette attitude, quelque peu hardie et insouciante des commerçants, prouve, en effet, que les répressions ne sont aucunement appliquées, sinon pourquoi se hasarder au risque d'encourir des pénalités.