Les habitants de plusieurs quartiers et cités de Constantine se plaignent d'un manque d'approvisionnement en produits alimentaires de base, surtout le pain et le lait, et ce depuis le 1er jour de l'Aïd, chose qui a déteint sur le caractère de fête de ce dernier en démultipliant les difficultés du citoyen face à un marché «vide». Et cette pénurie touche aussi bien le centre-ville que les cités de la périphérie et concerne aussi les fruits et légumes, l'eau minérale et d'autres produits encore introuvables ou distribués au compte-gouttes aux épiciers ouverts. Ainsi, au centre-ville, ce sont des chaînes interminables devant les quelques boulangeries ouvertes et disposant de pain ou les épiciers disposant de lait. Quant aux cités de la périphérie, à l'instar d'El Gammas, les commerces sont ouverts mais n'offrent pas grand-chose. Selon des habitants «il n'y a ni pain, ni lait, ni fruits et légumes également. Tous les carreaux du marché de la cité sont vides, d'ailleurs il est fermé». Et d'ajouter que dans ces conditions, «nous sommes obligés de nous déplacer dans les cités des environs ou carrément aller jusqu'au centre-ville pour nous en procurer, et encore s'il en reste car ce n'est pas évident d'en trouver». «A El Gammas, les boulangers sont fermés depuis belle lurette et les autres commerces sont ouverts mais ne disposent pas de quantité suffisante de lait», font-ils observer avec dépit. Et l'un d'entre eux de préciser, «je reviens de Oued El Had où j'ai dû jouer du coude pour acheter quatre baguettes de pain, amélioré soit disant, parce que pour la baguette de pain ordinaire, il faut se lever tôt et faire la chaîne dès sept heures du matin pour espérer en avoir». Selon une personne qui l'accompagnait, «moi j'ai dû faire une virée jusqu'au centre-ville pour ramener deux sachets de lait». Pour sa part, le sous-directeur du Commerce de la wilaya de Constantine, Mr Bouzoubia, dira, au cours d'un débat ouvert jeudi à la radio, que la pénurie a pour origine le congé pris par les commerçants à l'occasion de l'Aïd, qui ont pris pour habitude de le prolonger parfois jusqu'à une semaine, du moins pour certains d'entre eux. Le problème est plus aigu pour ce qui concerne les boulangeries, dont les ouvriers habitent les wilayas limitrophes et sont partis passer les fêtes avec leurs familles, est-il précisé. Cette situation indéniablement difficile et préjudiciable pour le consommateur, a pour cause l'absence d'un cadre juridique qui contraint les commerçants à assurer la permanence du service public en demeurant ouverts.