Le 28 septembre 1995 Aboubakr Belkaïd, ancien ministre de l'Information et de l'Intérieur a été assassiné au square Port-Saïd (Alger) par les terroristes. L'Algérie toute entière a été profondément touchée par la disparition de feu Belkaïd, qui fut une grande perte pour l'Algérie, pour le camp démocratique et pour l'Organisation nationale des moudjahidine (ONM) dont il était l'un de ses membres les plus actifs. Selon ses compagnons et ses collaborateurs, le défunt représentait une autre manière de faire de la politique. Une figure importante de la démocratie et de la paix. En 1991 au premier tour des législatives remportées par l'ex-FIS suivi de l'arrêt du processus électoral, Aboubakr Belkaïd dans sa réflexion et dans ses lectures politiques, s'est insurgé ouvertement contre la disparition de la République au profit d'un Etat islamique dirigé par le FIS. Peu avant son assassinat, Aboubakr Belkaïd a, à travers ses déclarations, mis en relief l'absence de l'Etat, fragilisé et profondément divisé par des tendances. Il est indiscutable, que le défunt a joué un grand rôle dans la prise de conscience contre le péril du terrorisme qui a commencé à répandre la violence et ce, à l'encontre des sentiments et des aspirations démocratiques de la société algérienne. Cette même société a, par la suite, vécu les actes les plus barbares au quotidien durant toute une décennie. A travers ses propres conclusions, il disait que les forces de sécurité, les citoyens et l'économie nationale sont en train de payer lourdement la banalisation coupable de l'intégrisme religieux. De cette banalisation, le pays tout entier en a payé le prix fort. Le 28 septembre 1995, peu avant-midi, Aboubakr Belkaïd sortant du siège d'une instance de l'ONM au niveau du square Port Saïd, l'une des plus grandes places de la capitale, s'écroula soudain sous les balles assassines des terroristes intégristes. Un homme armé venait de tirer dans sa direction, le touchant mortellement. Aboubakr Belkaïd n'avait pas pour habitude d'avoir une garde rapprochée dans ses déplacements personnels, il aimait à circuler sans aucune protection. Ses positions républicaines et son refus de la main mise des intégristes sur le pays, lui ont valu d'être la victime de la folie meurtrière et terroriste des intégristes religieux. Il faut, également, dire que ce démocrate, particulièrement écouté, avait des prises de position tranchées. Toute son action pour préserver l'effondrement de la République était un cri contre l'intégrisme religieux un appel à l'unité du peuple algérien contre le terrorisme. Le parcours de feu Aboubakr Belkaïd durant la lutte de Libération nationale et au lendemain de l'Indépendance nationale au service du pays est assez long pour être raconté dans tous ses détails et être appréhendé à travers une existence aussi remplie.