L'entente retrouvée entre l'Algérie et l'Espagne dans leurs relations énergétiques, suite aux déclarations du ministre de l'Energie et des Mines, annonçant que le différend qui opposait l'Algérie à l'Espagne sur le projet Medgaz avait été résolu, ne semble pas résister aux secousses qui ébranlent les rapports entre Sonatrach et les compagnies espagnoles. En tout cas, il y a de fortes chances pour que l'annulation, annoncée par Sonatrach du contrat Gassi Touil, signé avec Repsol et Gas Natural, constitue un nouveau rebondissement. Il faut dire que l'accord sur le Medgaz, annoncé par M. Chakib Khelil, sauve de l'échec ce chantier colossal dont l'entrée en service est prévue pour 2009. Le conflit avait éclaté après la décision de la Commission nationale de l'énergie espagnole d'imposer à Sonatrach plusieurs conditions contraignantes pour l'autoriser à porter de 26% à 36% sa part dans le capital de Medgaz. Les conditions espagnoles qui visaient à limiter le pouvoir de Sonatrach comme actionnaire majoritaire dans cette société ont été rejetées par la société nationale des hydrocarbures. Aussitôt, le projet de gazoduc Medgaz s'est retrouvé dans l'impasse. Les Espagnols ont fini par céder. Toutefois, aucune information n'est venue, depuis, confirmer cette montée dans le capital de Medgaz. En effet, une source de Gas Natural a indiqué qu'elle n'a toujours pas reçu une offre ferme de la part de Sonatrach pour l'acquisition des 10% du capital qui permettront à la société nationale des hydrocarbures de détenir les 36% de Medgaz prévus dans l'accord algéro-espagnol. Durant la réunion trimestrielle du conseil d'administration de la société Medgaz, tenue, avant-hier consacrée à l'évolution des travaux de réalisation du futur gazoduc, la montée de Sonatrach dans le capital de la société Medgaz n'a pas été abordée. Selon des informations de l'agence d'informations espagnole Europa Press, citant des sources proches des actionnaires de Medgaz, aucun des administrateurs présents durant la réunion n'a abordé la question de l'évolution du capital de la société algéro-espagnole. D'un autre côté, les deux pays n'ont pas encore réglé leur différend sur un autre sujet d'importance, à savoir, le prix du gaz livré par Sonatrach à Gas Natural. L'Algérie demande une révision à la hausse de 20% sur le prix du gaz. L'Espagne refuse. Devant cet état de fait, l'Algérie a eu recours à l'arbitrage international. "Les négociations sont toujours en cours", a souligné M. Khelil. Par ailleurs, les informations concernant l'offre de 5,7 milliards d'euros formulée par Sonatrach pour l'acquisition de 30% du capital de Cepsa, révélée par le quotidien espagnol El Economista, n'est pas récente, selon des sources bancaires à Paris citées par le quotidien en ligne "toutsurlalgerie.com". L'offre remonte à quelques semaines, avant l'éclatement du conflit énergétique entre l'Algérie et l'Espagne, et aucune nouvelle proposition de Sonatrach n'a été formulée récemment. Pis, selon ces mêmes sources, les négociations entre la société nationale des hydrocarbures et la banque espagnole Santander, qui détient les 30% convoitées, seraient actuellement suspendues. De nombreux observateurs lient cet arrêt des discussions aux tensions énergétiques entre Alger et Madrid qui ont conduit Sonatrach à annuler le contrat de Gassi Touil avec les groupes Repsol et Gas Natural. La reprise des discussions entre Sonatrach et Santander sur le dossier Cepsa pourrait figurer dans un plan global destiné à régler définitivement les différends entre l'Algérie et l'Espagne. Les gouvernements algérien et espagnol discuteraient, en effet, actuellement d'une solution globale à leurs différends énergétiques. Une solution qui devrait concerner l'ensemble des dossiers Gassi Touil, Medgaz, Cepsa et prix du gaz algérien vendu à l'Espagne.