Le rapprochement de l'Algérie avec l'Espagne et la France dans le domaine de l'énergie est embrouillé. Les projets reliant Sonatrach à Gaz de France et Medgaz sont toujours en stand-by. Des sources de presse françaises et internationales affirment que le gouvernement algérien est opposé à une alliance entre Sonatrach et Gaz de France (GDF). Mais pour le moment rien n'est officiel. Les dirigeants de Sonatrach seraient également hostiles à un tel rapprochement, selon le même quotidien. Des sources proches du dossier, citées par le quotidien français. La Tribune, affirment, en effet, que la compagnie nationale des hydrocarbures n'a nullement besoin de s'adosser à un groupe étranger pour assurer la vente de son gaz en Europe. Alger préfère, selon La Tribune, que Sonatrach, dont les revenus représentent 98% des recettes du pays en devises, soit en mesure de lier des partenariats commerciaux avec l'ensemble de ses partenaires, loin de toute exclusivité. Le quotidien économique français rapporte, dans ce sens, des déclarations d'un haut responsable de Sonatrach qui a requis l'anonymat. Ce dernier a indiqué que «les alliances exclusives ne nous intéressent pas. Nous sommes pour des partenariats commerciaux gagnant-gagnant. Aujourd'hui, nous n'avons pas besoin des compagnies françaises pour vendre notre gaz en Europe». Suite au voyage de Nicolas Sarkozy en Algérie, les spéculations avaient couru sur un éventuel rapprochement entre les deux groupes. Concernant Medgaz, les discussions sont toujours en cours pour régler le contentieux algéro-espagnol. Le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, a été invité, jeudi, par son homologue espagnol Joan Clos. Cette visite s'inscrit dans le cadre de la poursuite des discussions sur les questions en suspens entre les deux pays dans le domaine de l'énergie. Les relations énergétiques algéro-espagnoles sont marquées par un différend commercial sur le niveau de participation de la Sonatrach (entre 26 et 36%) dans le projet de gazoduc Medgaz qui doit relier les deux pays en 2009. Le contentieux porte sur la quantité de gaz que Sonatrach est autorisée à commercialiser dans Medgaz. La commission espagnole de l'énergie avait exigé de Sonatrach de limiter à 1 milliard de M3/an au lieu de 3 milliards de M3/an (le volume de gaz qu'elle est autorisée à commercialiser en Espagne, en échange de l'augmentation de ses droits de participation dans la société Medgaz, à la suite de sa montée de 16% dans le capital). Début juillet, M.Khelil avait indiqué que l'Algérie allait saisir les tribunaux espagnols et la Commission européenne pour régler ce litige. Selon la presse, les deux pays auraient trouvé un accord à leur différend sur la réalisation du gazoduc Medgaz. Le gouvernement espagnol aurait, en effet, accepté de lever les conditions imposées à Sonatrach sur le Medgaz pour sauver le projet. L'Algérie livre à l'Espagne 8 milliards de m3 de gaz par an acheminés par le gazoduc Maghreb-Europe (GME), reliant les deux pays via le Maroc, ou sous forme de gaz naturel liquéfié (GNL).