On qualifie souvent le débat d'incontournable pour la résolution des crises et pour des solutions consensuelles pour la relance de l'économie. Or, autant le dialogue que le débat sont fuis, car ils créent plus de problèmes qu'ils n'en résoudraient. Le débat pour sortir de la crise serait-il lui-même un facteur d'aggravation de celle-ci ? " Machi moucha " car il est craint et fui comme la peste. On aime bien répéter que c'est une vertu cardinale, mais on ne fait que le dire. Pourquoi n'y a-t-il jamais eu un débat de haute importance sur des thèmes particuliers et pourquoi n'a-t-il jamais réussi à élire domicile aussi bien dans l'enceinte parlementaire que dans le tube cathodique, au lieu qu'il soit contraint à trouver naturellement résidence dans la rue, hors de tout cadre organisé ? Il est souvent répété que le débat fait partie de nos traditions et que le compromis est un instrument de gestion. Or, il serait difficile de se rappeler si vraiment il y a eu un jour un débat qui a été mené jusqu'à son terme, jusqu'à l'épuisement de toutes les argumentations contradictoires et, donc, à un compromis. C'est bien quand il se réfugie dans la rue car certains s'en saisissent et le transforment en crises et construisent ensuite leur stratégie sur le meilleur usage à faire de celle-ci et ceux qui se donnent pour mission d'assombrir les perspectives d'avenir par des lectures orientées vers la réunion des conditions devant permettre la permanence des émeutes. C'est en temps de sérénité qu'il faudrait débattre et placer le débat sur le front de la prévention. Difficile et périlleux par exemple de mener un débat sur les émeutes. Dangereux de mener un débat sur la " harga " ? Impossible de mener un débat sur le phénomène des attentats suicide ? Périlleux de mener un débat sur ce qui mène les communautés à se rendre mutuellement hostiles ? Dangereux de mener un débat sur la relance de l'économie ? Conviction d'une légitimité insuffisante acquise au moment où de hauts responsables de partis politiques dénoncent la corruption politique qui se traduit par l'achat de voix sans la saisine de la justice ?