Les membres de l'Assemblée populaire nationale (APN) ont défendu hier lors du débat du projet de loi de finances (PLF) 2014, l'encouragement de l'investissement à la production, la création d'emplois et la réduction de la facture d'importation, sans oublier des mesures nécessaires pour protéger l'économie nationale contre les effets des crises mondiales. Ainsi, selon M. Rachid Khan, député du Parti des travailleurs (PT), le projet de loi de finances 2014 comporte plusieurs "concessions" et exemptions fiscales au profit des entreprises privées et des investisseurs étrangers qui coûtent à l'Etat des milliards de dollars alors que la députée Kheira Derar a estimé important que les exemptions fiscales donnent des résultats "positifs", soulignant que cette politique n'a pas atteint ses objectifs qu'il s'agisse de la création de l'investissement productif et d'emplois permanents. Concernant les investissements, le député Tahar Habchi, du groupe de l'Alliance de l'Algérie verte a affirmé, quant à lui, que les mesures incitatives n'ont pas donné de résultats au moment où la facture d'importation ne cesse d'augmenter. Concernant les effets des crises mondiales sur notre pays, la députée du parti du Front de libération nationale (FLN), Salima Othmani, a estimé que l'Algérie n'est pas à l'abri des crises qui secouent les grandes économies dans le monde et qui influent sur les différents marchés, appelant à faire preuve de vigilance, à travers l'adoption de mécanismes pratiques pour protéger l'économie nationale. C'est donc pourquoi, à titre d'exemple, le député Abderrahmane Idriss (FLN) a insisté sur l'impératif de prendre les précautions nécessaires pour éviter à l'économie nationale, basée sur les recettes pétrolières, les retombées de la crise mondiale, notamment avec le recul des exportations des hydrocarbures. De son côté, la députée Sabiha Bouchekour (FLN) a appelé à sécuriser le système financier algérien pour l'adapter aux normes adoptées actuellement par les grandes économies, à la lumière des crises "sans précédent" qu'elles traversent. Le député Rachid Galoune de l'Alliance Algérie verte (AAV) a estimé que "la vulnérabilité du marché pétrolier, marqué par une fluctuation des prix menace la stabilité de l'économie nationale", plaidant pour "l'exploitation des réserves de change dans le renforcement des outils nationaux de production en vue d'immuniser l'économie contre les crises mondiales". La députée Nassima Bendjedou du Parti des travailleurs (PT) s'est interrogée sur les moyens de garantir la stabilité du financement, face à l'augmentation croissante des dépenses et au recul des recettes pétrolières, appelant à prendre les mesures nécessaires pour faire face à une éventuelle baisse des prix de l'or noir. Côté fiscalité, le député du parti du Front de libération nationale (FLN), Djellal Belhatem, a affirmé que les exemptions et réductions fiscales étaient des mesures positives et incitatives au profit des investisseurs sauf que, a-t-il déploré, certaines n'ont pas abouti comme pour les exemptions sur les aliments de volailles importés. Les prix des viandes blanches n'ont baissé que momentanément, a-t-il dit, appelant au renforcement du contrôle dans ce sens. Pour sa part, le député Abdeghani Boudebouz (AAV), a mis en garde en indiquant que "Tous les gouvernements ont échoué à rompre la dépendance au secteur des hydrocarbures", ce qui représente "un danger à moyen et long termes" avant de remarquer que le temps consacré au débat du projet de loi de finances était insuffisant, déplorant l'absence d'une documentation permettant aux députés de bien assimiler le projet et de l'enrichir. Les députés ont également abordé une multitude de thémes lors de cette séance, dont la politique fiscale, l'efficacité des exonérations fiscales et douanières, le problème du logement, la hausse des importations et la spéculation, la nécessité de réduire la facture d'importation, l'économie alternative à celle basée sur les hydrocarbures et l'investissement en matière de ressources humaines. Ainsi, ce débat général du projet de loi qui verra l'intervention de 123 députés, se poursuivra jusqu'à aujourd'hui dont la journée est consacrée aux interventions des présidents des groupes parlementaires. Enfin, il est important de signaler qu'une séance plénière est prévue le 3 novembre prochain. Elle sera consacrée aux réponses du ministre des Finances, Karim Djoudi, alors que le vote du projet de loi aura lieu le 12 du même mois en séance plénière.