Un nouveau métier, celui de l'analyse des risques, tarde à entrer en Algérie, alors que l'économie de marché devrait en être demandeuse. Dans l'ancien système économique, avec un marché protégé et des prix administrés, il n'y avait pratiquement pas la nécessité d'introduire le calcul des risques, puisqu'on travaillait dans un système dépourvu d'incertitudes. Tout était rentable, tout projet agréé ne pouvait souffrir de concurrence tellement l'Etat lui-même veillait à n'accorder des autorisations d'investir que dans des domaines dits non saturés. A ce jour, d'ailleurs, cette habitude a perduré, ou plutôt est reconduite, notamment dans le secteur privé du transport. Mais, cela serait-il nécessaire d'introduire le risque dans l'évaluation des projets en phase de recherche de financements ? Le calcul des risques devrait intéresser les entreprises publiques et privées. Mais, les entreprises publiques ne sont pas en train d'investir dans de nouveaux produits ou dans des projets d'expansion ou alors dans l'achat des actions d'autres entreprises publiques et où s'imposerait alors la nécessité d'évaluer les risques qui se présentent inévitablement. Les entreprises publiques, pour la plupart, sont en attente de leur privatisation totale ou partielle comme nouvelle forme d'investissement ou de partenariat. Seule pratiquement Sonatrach a les moyens de ses ambitions, sur le territoire national et même et surtout à l'étranger en proposant d'acheter des actions dans des entreprises étrangères qui activent dans le domaine de l'énergie, à savoir le gaz et le pétrole. Certainement que Sonatrach possède elle-même les moyens d'évaluer les risques dans sa conquête du capital d'autres entreprises. Quant aux entreprises du secteur privé, leurs propriétaires ne parlent pas des risques en termes de nécessité d'investir dans l'évaluation des risques. Leurs problèmes sont connus et le Forum des chefs d'entreprise a énoncé les contraintes à lever à savoir, entre autres, le foncier et l'accès aux financements, c'est-à-dire les crédits. Et pourtant, tant qu'elles demeureront des entreprises familiales, tant qu'elles ne fusionnent pas pour augmenter leur taille , mettre en commun leurs moyens et leur complémentarité, le risque est toujours certain que ces PME soient balayées par les entreprises étrangères plus très compétitives.