Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a affirmé , jeudi dernier, lors d'une rencontre avec les représentants de la société civile au terme de sa visite de travail et d'inspection dans la wilaya de Tamanrasset, que l'ouverture des frontières de l'extrême Sud du pays n'est pas à l'ordre du jour actuellement et ce, pour des raisons sécuritaires. En effet, il a souligné que l'ouverture des frontières de l'extrême Sud " nécessite encore du temps ", ajoutant que " des criminels peuvent s'introduire à travers ces frontières et créer des problèmes sur le territoire national ". En réponse à la demande des représentants de la société civile de Tamanrasset concernant l'ouverture provisoire de ces frontières pour pratiquer le troc, M. Sellal a indiqué qu' " avec l'accord du président de la République et sous la supervision de l'Armée nationale populaire (ANP), ces frontières sont ouvertes une fois par mois, et il est possible, en concertation avec l'ANP, d'examiner la possibilité de les ouvrir deux fois par mois ". En marge de la même rencontre, M. Sellal, a souligné qu'une enveloppe complémentaire de 30,7 milliards DA est allouée afin de renforcer l'action de développement multisectoriel de la wilaya. En effet, cette enveloppe devra permettre de financer une trentaine de nouvelles opérations de développement dans divers secteurs d'activités, dont la réalisation de quatre hôpitaux à Tamanrasset, In-Salah, In-Guezzam et Tin-Zaouatine, le renforcement de la Route nationale Une (RN1), des routes de wilayas et communales, ainsi que l'extension et la rénovation de réseaux d'assainissement à Tamanrasset et In-Salah. Il a, en outre, mis en avant le rôle important de la wilaya de Tamanrasset au niveau africain en disant que celle-ci " joue un rôle important au niveau africain et toutes les données attestent que Tamanrasset jouera un rôle important dans la région au nom de l'Algérie ". S'adressant aux représentants de la société civile, le Premier ministre a ajouté que " vous êtes tous témoins de l'intérêt accordé par l'Etat au développement de cette région durant la dernière décennie pour en faire un trait d'union avec l'Afrique ". Dans ce contexte, le Premier ministre a passé en revue les projets dont a bénéficié la wilaya à l'instar de la Route transsaharienne ainsi que les projets à venir, dont celui concernant le raccordement de Tamanrasset au gaz à partir d'In Salah " qui sera finalisé dans deux ans ", le projet de transfert des eaux d'In Salah à Tamanrasset et le raccordement de cette dernière au réseau de fibres optiques. Ces projets, a-t-il souligné, tendent à " préparer la région à jouer le rôle qui lui incombe ", ajoutant que les explorations faites récemment à Tamanrasset font état d'un véritable patrimoine minier de fer et d'autres minerais, " plus importants que le pétrole et le gaz et qui profiteront aux habitants de la région ". A cet effet, il a appelé les responsables du secteur de l'enseignement supérieur à former les jeunes dans les langues et technologies pour qu'ils puissent s'adapter à l'évolution que connaît la wilaya. Par ailleurs, M. Sellal a rappelé que sa visite à Tamanrasset " se veut un message d'espoir de la part du président de la République pour rassurer cette wilaya dans laquelle il a vécu en tant que moudjahid pendant la Révolution et pour laquelle, il œuvre aujourd'hui en tant que Président pour y consacrer paix et sérénité et diriger l'Etat vers la modernité ". Il a également ajouté que le gouvernement s'emploie à cet égard à " hisser le niveau de développement de ces régions à la hauteur des autres régions du pays ". "Cette région a connu depuis l'indépendance des soubresauts grâce à la mobilisation de ses hommes et femmes et la détermination de l'Armée nationale populaire et des corps de sécurité qui veillent à assurer la sécurité des frontières ". Concernant le sujet de la marginalisation de cette région par les pouvoirs publics, le Premier ministre a assuré les habitants, qu'aucune région du pays n'a été délaissée. A cet effet, il a indiqué qu'" aucune région du pays ne souffre de marginalisation ni d'exclusion et les seuls ennemis de l'Algérie sont la pauvreté et le sous-développement ". " Il faut bannir toute idée de marginalisation d'une quelconque région du pays ", a-t-il déclaré. Soulignant que "nos seuls ennemis sont la pauvreté et le sous-développement et nous saurons faire face à ceux qui veulent attenter à notre sécurité ". Il a, par ailleurs, affirmé qu'il n'avait " de problèmes avec personne "ajoutant que celui qui voulait le critiquer était libre de le faire mais qu'il "ripostera" à quiconque attentera à sa personne, en disant que " celui qui veut s'exprimer est libre de le faire. Je ne le considérerais nullement comme un ennemi ". Il a de plus réitéré le fait qu'il n'existait aucun différend entre les membres du gouvernement, en disant qu' " il n'y a pas de différends au sein du gouvernement et nous n'avons pas d'ennemis, nous sommes tous Algériens ". Tout en admettant que parfois " il nous arrive d'avoir des désaccords, mais dans la difficulté nous sommes solidaires ".