Les chefs de la diplomatie américaine et française John Kerry et Laurent Fabius rejoignaient hier à Genève les négociations en cours sur le programme nucléaire iranien, une décision inédite qui renforce l'hypothèse d'un accord historique après des années d'impasse, un accord d'ores et déjà rejeté par Israël. M. Kerry s'est rendu en Suisse dans un effort pour aider à réduire les différences dans les négociations, et à l'invitation de la diplomate en chef de l'Union européenne, Catherine Ashton, qui préside les discussions, a indiqué un responsable américain. Un texte intérimaire est en cours de discussion et Laurent Fabius a estimé que c'est une étape qui pourrait être importante et qui nécessite une discussion au niveau ministériel, a expliqué le porte-parole de son ministère, Romain Nadal. Israël rejette complètement le compromis discuté à Genève sur le dossier nucléaire iranien, a déclaré vendredi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu au début de sa rencontre à l'aéroport de Tel-Aviv avec John Kerry. C'est un accord très mauvais. Israël le rejette complètement, a affirmé M. Netanyahu alors que M. Kerry s'est rendu à Genève pour s'entretenir avec le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif et la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton, en marge des négociations entre l'Iran et les grandes puissances. Les discussions entre l'Iran et les Occidentaux, représentés sur mandat de l'ONU par l'Union européenne, ont débuté jeudi à Genève autour d'une proposition émanant de Téhéran, où le changement de ton sur le dossier est perceptible depuis l'élection en août du président Hassan Rohani. Selon cette proposition, non rendue publique, l'Iran accepterait de geler une partie de son programme controversé en échange de la levée de certaines sanctions qui pèsent lourdement sur son économie. Nous faisons des progrès, a affirmé avant-hier soir Michael Mann, le porte-parole de la diplomate en chef de l'UE, Catherine Ashton. Mohammad Javad Zarif est allé plus loin en jugeant qu'un accord était possible avant la clôture des discussions. Je pense qu'il est possible de parvenir à s'entendre ou à un accord avant de clore les discussions demain soir, a-t-il dit jeudi soir sur CNN. Il a toutefois exclu de stopper l'enrichissement d'uranium dans son ensemble. Les 19 000 centrifugeuses installées par l'Iran lui permettent divers niveaux d'enrichissement, notamment à 20%, étape qui peut permettre ensuite rapidement un enrichissement à 90% nécessaire pour la fabrication d'une arme nucléaire. Sur mandat de l'ONU, l'UE parle au nom des six puissances impliquées dans les discussions avec l'Iran, les cinq membres du Conseil de sécurité (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Grande-Bretagne) plus l'Allemagne. Notre mandat est clair, traiter du programme nucléaire iranien, aboutir à un accord, un bon accord, un accord indiscutable qui soit bon pour tous, qui lève les préoccupations de la communauté internationale quant à la nature de ce programme, a souligné le porte-parole de Mme Ashton.
Rencontre tripartite Kerry-Ashton-Zarif à Genève Le secrétaire d'Etat John Kerry a eu une rencontre avec le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif et la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton, hier à Genève, où un accord semble se profiler sur le nucléaire iranien, a annoncé le département d'Etat. Il s'agit de leur troisième rencontre en autant de jours. M. Kerry, qui interrompt une tournée au Proche-Orient, s'est rendu à Genève. Au cœur de ces discussions extrêmement complexes, figure une proposition iranienne en échange d'un assouplissement des sanctions économiques occidentales, selon les négociateurs.
Assouplissement "très modeste" des sanctions Dans un entretien à NBC, Barack Obama a précisé que son pays ne concéderait qu'un assouplissement "très modeste" et réversible des sanctions. "La structure des sanctions resterait en place", a-t-il ajouté, en relevant que les pourparlers de Genève "ne sont pas consacrés" à cette question. S'il s'avère que pendant les six mois où nous essaierons de résoudre les problèmes de fond ils ne respectent pas le marché (...) nous pourrons remettre la pression", a-t-il ajouté. M. Obama a aussi répété qu'il "ne retirerait aucune option de la table, dont l'option militaire, pour empêcher l'Iran d'obtenir une arme nucléaire".