La Société Nationale des Tabacs et Allumettes, (SNTA) a fêté, hier, son 50 éme anniversaire de sa nationalisation en 1963. Aujourd'hui, elle est considérée parmi les plus importants pourvoyeurs de la trésorerie de l'Etat et emploie plus de 4 000 travailleurs. Le P-DG de cette société, Ahmed Madjour, a indiqué hier, lors de la commémoration qui s'est tenue à l'hôtel El Djazaïr à Alger, que l'entreprise " est confrontée aujourd'hui à un environnement caractérisé par une forte concurrence loyale et même déloyale (contrefaçon) ". Pour faire face à cette concurrence, M. Madjour a jugé qu'il est temps " de passer à une vitesse supérieure sur tous les plans, avec un plan de développement qui devrait donner ses fruits dans les deux prochaines années ". À cet effet, le P-DG de la SNTA a annoncé que " cinq lignes supplémentaires de production modernes seront opérationnelles entre avril et juillet 2014 ". Autres mesures prises pour moderniser cet outil de production national important il s'agit du redéploiement des activités implantées en milieu urbain (Alger, Oran) vers des zones industrielles, affinage des technologies et des processus de fabrication, optimisation des capacités de l'entreprise avec la construction d'une nouvelle usine de cigarettes à Sig, étendre et moderniser les capacités de l'unité de Khroub à Constantine, fermeture des unités d'Oran et de Mostaganem pour cause de leur vétusté, création d'une usine à Gué de Constantine à Alger afin de délocaliser les activités de Bab El Oued, en sus, deux centres d'ingénierie, l'un pour les essais et le contrôle, l'autre pour la recherche et la formation, seront réalisés dans le cadre de ce plan, nouvelles fabrications tels que la Chicha, tabac reconstitué, priser-mâcher en dosettes, modernisation du réseau de distribution. Pour ces projets, une enveloppe de 6,7 milliards de dinars a été allouée en faveur de la SNTA. Concernant l'objectif de ce plan de développement, M. Madjour a indiqué que celui-ci " est évident", tout en poursuivant qu'il vise à " produire un tabac moins chargé en nicotine, en goudron et en monoxyde de carbone, l'amélioration du mélange de tabac et même les papiers et filtres et d'enclencher ainsi une courbe ascendante pour prendre plus de parts du marché, surtout de la cigarette blonde, part qui est aujourd'hui à 43% ". a-t-il précisé. Pour ce qui est de la politique de développement de l'entreprise, le P-DG a indiqué que celle-ci " vise à couvrir les besoins du marché national en produit tabagique et allumettes, employer le plus grand nombre de travailleurs pour contribuer à l'effort national de réduire le chômage, améliorer la qualité des produits, faire face à la concurrence déloyale, veiller à son équilibre financier. Il a, en outre, fait savoir que " le capital social de l'entreprise actuel est porté à 18 milliards de DA ", tout en ajoutant qu' " elle est toujours en activité en tant qu'entreprise publique, associée à hauteur de 49% avec un partenaire étranger pour la création de la Société des tabacs algéro-émiratie (STAEM) ". En outre, il a tenu à souligner qu' " en 2012, la filière tabac a payé en fiscalité 79,4 milliards de dinars ". Il est important de rappeler que la SNTA était née deux ans après l'indépendance du pays à savoir en 1963, où le gouvernement algérien décida de nationaliser toutes les sociétés activant dans le domaine du tabac afin d'asseoir la souveraineté nationale sur les outils de production.